La composition nationale de l'Armée Rouge d'après le recensement de 1920

Maksudov, The national composition of the Red Army according to the 1920 census. The 1920 census, as it bears on the composition of the Red Army, contributes an answer to the following question: to whom are the Bolsheviks indebted for their victory in the Civil War? It seems that it is the peasants and the workers of the Central districts of Russia who constituted the bulk of the Red Army. On the other hand, the peoples of the borderlands of the Empire (Ukraine, Bielorussia, Poland, Baltic countries, Transcaucasia, and Central Asia), who constituted practically one half of the Russian population, represented only one tenth of the Red Army troops. Foreign war prisoners (Hungarians, Czechoslovakians, Serbs, Chinese, etc.), who amounted to about 3 million in Russia, in 1917, counted only a few thousand within the Red Army in 1920 and played an even smaller part in the operations. Such a distribution of the forces of the Russian Empire during the years of the Civil War can be explained by the national interests of the peoples of the borderlands, by the help they received from Western countries, and by a greater receptivity of the Russian population with regard to the main Bolshevik slogans: peace and land.Maksudov, La composition nationale de l'Armée rouge d'après le recensement de 1920. Le recensement de l'Armée rouge en 1920 permet de répondre à la question suivante : envers qui les bolcheviks sont-ils redevables de la victoire qu'ils ont remportée dans la guerre civile ? Il apparaît que ce sont les paysans et les ouvriers des districts du centre de la Russie qui composaient le gros des effectifs de l'Armée rouge. En revanche, les habitants des confins de l'Empire (Ukrainiens, Biélorusses, Polonais, Baltes, ressortissants de la Transcaucasie et de l'Asie Centrale), constituant presque la moitié de la population du pays, représentaient seulement 10 % des combattants de l'Armée rouge. Les prisonniers de guerre étrangers (Hongrois, Tchèques, Serbes, Chinois, etc.) qui, en 1917, s'élevaient en Russie à près de 3 millions et dans les rangs de l'Armée rouge n'étaient que quelques milliers en 1920, jouèrent un rôle encore moindre. Une telle répartition des forces nationales de l'Empire russe au cours des années de la guerre civile s'explique tant par les intérêts nationaux des peuples des confins et par l'aide qu'ils recevaient des pays occidentaux que par la plus grande réceptivité de la population russe aux principaux slogans bolcheviks : la paix et la terre.Maksudov S., Négrel Dominique. La composition nationale de l'Armée Rouge d'après le recensement de 1920. In: Cahiers du monde russe et soviétique, vol. 24, n°4, Octobre-Décembre 1983. pp. 483-492