L'axe Moscou-Ankara [Les relations turco-soviétiques de 1919 à 1922]

Paul Dumont, The Moscow-Ankara axis. The Turco-Soviet relations front 1919 to 1922. Forced to face the imperialistic policy of the Powers of the Entente, the resistance movement of Anatolia and the Soviet Republic appear as "natural allies" condemned to come to an agreement. However, it is only after long negotiations that the memorable "Treaty of Friendship and Brotherhood" of the 16th March 1921 could finally be signed. In particular, this text settled the problem of Transcaucasian territories which for nearly two years constituted the principal apple of discord between the Bolsheviks and the Kemalist Turkey. Although the representatives of both parties involved have finally succeeded to come to an agreement on a modus vivendi, the Turco-Soviet relations remained overshadowed by reciprocal nervosity and distrust until the end of the War of Independence. On the eve of the Lausanne conference, the Komintern let it believed that once the war is finished, the Turkish workers' class will take up the struggle against the "caste government of Ankara". Nevertheless, four years of war against the same enemy had created between Turkey and the Soviet Republic a certain community of interests. In November 1922, Karl Radek addressing the Turkish proletariate will exhort it to support the "just revendications of the national liberation movement".Paul Dumont, L'axe Moscou-Ankara. Les relations turco-soviétiques de 1919 à 1922. Face à la politique impérialiste des puissances de l'Entente, le mouvement de résistance anatolien et la République des Soviets apparaissent comme des « alliés naturels » condamnés à s'entendre. Pourtant ce n'est qu'à la suite de longues tractations que put être signé le mémorable « traité d'amitié et de fraternité » du 16 mars 1921. Ce texte réglait en particulier la question des territoires transcaucasiens qui, pendant près de deux ans, avaient constitué la principale pomme de discorde entre les Bolcheviks et la Turquie kémaliste. Bien que les représentants des deux parties eussent finalement réussi à se mettre d'accord sur un modus vivendi, les relations turco-soviétiques resteront placées sous le signe de la nervosité et de la méfiance réciproques jusqu'à la fin de la lutte pour l'indépendance. A la veille de la conférence de Lausanne, le Komintern laissait croire que, la guerre finie, la classe ouvrière turque engagerait le combat contre le a gouvernement de caste » d'Ankara. Toutefois, quatre années de lutte contre un même adversaire avaient fini par créer entre la Turquie et la République des Soviets une certaine communauté d'intérêts. En novembre 1922, Karl Radek s'adressant au prolétariat turc l'exhortera à soutenir les « justes revendications du mouvement de libération nationale ».Dumont Paul. L'axe Moscou-Ankara [Les relations turco-soviétiques de 1919 à 1922]. In: Cahiers du monde russe et soviétique, vol. 18, n°3, Juillet-septembre 1977. pp. 165-193