Les Gaulois au Muséum : Savoirs naturalistes et principe des nationalités à l'époque romantique/The Gauls at the Paris Muséum national d'histoire naturelle : Naturalist learning and the criterion of nationality during the Romantic era

SUMMARY. — During the first half of the 19th century academic work on the anthropology of France combined celtic scholarship with racial studies. The archeology of national origins made use of the early results of « Gallic paleontology » in order to set patriotism on a scientific basis, founded on the study of the physical types which alternated on the French territory. Around 1840 the Gallic myth gave rise to a genuine philosophy of history. The vindication of national regeneration, by way of the fusion of ethnic aptitudes, became the prime motive of the anthropological lectures which E.-R.-A. Serres delivered at the Paris Muséum national d'histoire naturelle between 1839 and 1855. Republican discipline, invigorated by the Revolution of 1848, was thereafter based on naturalist learning. Acquainted with the republican circles of the Saint-Simonians and the phrenologists, Serres called on the network of friends of Etienne Geoffroy Saint-Hilaire in order to promote a new program of studies which would crystallize the national sentiment and favor egalitarian improvements.RÉSUMÉ. — Dans la première moitié du XIXe siècle, les travaux académiques sur l'anthropologie de la France associent l'érudition celtomane aux recherches raciologiques. L'archéologie des origines nationales tire parti des premières données de la « paléontologie gauloise » pour donner au sentiment patriotique des bases scientifiques, fondées notamment sur la considération des types physiques qui se succèdent sur le sol français. Le mythe gaulois appuie vers 1840 une véritable philosophie de l'histoire. L'apologie de la régénération nationale par la fusion des aptitudes ethniques devint l'enjeu des cours d'Anthropologie que E.-R.-A. Serres professa au Muséum national d'histoire naturelle entre 1839 et 1855. La discipline républicaine, portée par la Révolution de 1848, s'appuyait dès lors sur l'enseignement naturaliste. Proche des cercles républicains saint-simoniens et phrénologistes, Serres mobilisa le réseau des amis d'Etienne Geoffroy Saint-Hilaire pour promouvoir un programme d'études nouvelles qui devaient cristalliser le sentiment national et favoriser les améliorations égalitaires.Blanckaert Claude. Les Gaulois au Muséum : Savoirs naturalistes et principe des nationalités à l'époque romantique/The Gauls at the Paris Muséum national d'histoire naturelle : Naturalist learning and the criterion of nationality during the Romantic era. In: Revue d'histoire des sciences, tome 51, n°4, 1998. Enseignement et sciences naturelles au XIXe siècle. pp. 457-506