Dichotic or musical stimulation to assist dyslexic and non-dyslexic L2 English learners : design and validation of a computer-based training program

L’apprentissage de l’anglais est un défi pour les francophones, surtout en cas de dyslexie. Une série d’expériences teste de nouveaux dispositifs d’aide pour cet apprentissage tardif chez des adultes dyslexiques ou non. Leurs principes s’inspirent du modèle de l’asymétrie de l’échantillonnage temporel (AST) selon lequel l’hémisphère gauche (HG) et l’hémisphère droit (HD) participent au traitement temporel de façons complémentaires. L’HG offrirait des fenêtres d’analyse étroites et l’HD des fenêtres plus larges. Des difficultés liées au traitement de la durée pour de nouvelles consonnes et voyelles anglaises sont étudiées. En français, le VOT des occlusives sourdes est court, celui des occlusives sonores est long, mais c’est le contraire en anglais. L’efficacité d’un programme d’exercices perceptifs (2h30) ciblant cette particularité est testé (Expériences 2, 6, 8 et 9) avec des épreuves de perception catégorielle insensibles au test-retest (Expériences 1) et deux expériences de oddball passif en potentiels évoqués (Expériences 3 et 7). Les exercices présentaient des mots de façon binaurale ou dans une seule oreille (controlatérale à l’hémisphère supposé compétent pour la durée du VOT, bruit blanc dans l’autre oreille). Ce dernier mode de présentation (dichotique) devait optimiser l’effet de l’entraînement pour le voisement des consonnes, et la durée des voyelles /ɪ/ et /i:/ (Expériences 11 et 12) en perception et production (Expérience 10). Les résultats montrent l’amélioration de la perception catégorielle de consonnes opposées en voisement après l’entraînement perceptif chez les adultes dyslexiques ou non, encore plus avec le dispositif dichotique. La sensibilité pré-attentionnelle à l’occlusive sonore anglaise croit, et l’implication de l’HG et de l’HD change et devient plus adaptée aux VOTs après l’entraînement dichotique. Cela pourrait traduire l’établissement de nouvelles représentations phonémiques et le dépassement de l’assimilation au voisement en français. Ce changement phonologique concorde avec le modèle SLM-r pour qui l’apprentissage tardif de phonèmes est possible. L’entraînement perceptif améliore la perception des voyelles /ɪ/-/i:/ avec transfert en production même chez les dyslexiques, mais la stimulation dichotique ne renforce pas ces progrès. Un programme d’entraînement très bref (45 min) par répétition de phrases ciblait par ailleurs la différence entre les intonations montante/descendantes des questions fermées/ouverte en anglais (Expériences 13 et 14). Les résultats montrent l’efficacité d’un amorçage rythmique global pendant l’entraînement (Expérience 13 et 14), surtout pour les adultes dyslexiques. L’effet positif des amorces est renforcé par un retour visuel sur les courbes d’intonation. Les résultats nécessitent des réplications avant toute généralisation. Ils encouragent à explorer la piste de la stimulation dichotique pour l’aide à l’apprentissage en anglais, et pour la remédiation de déficits du traitement d’indices phonétiques temporels en cas de dyslexie.Learning English is challenging for French speakers, especially in cases of dyslexia. There has been a series of experiments with new assistive devices for late learning in dyslexic and non-dyslexic adults. Their principles are based on the Asymetric Sampling in Time (AST) model, according to which the left hemisphere (LH) and the right hemisphere (RH) participate in temporal processing in complementary ways. The LH would provide narrow windows of analysis and the RH would provide wider windows. Difficulties related to duration processing for new English consonants and vowels were studied. In French, the VOT of voiceless stop consonants is short, that of voiced consonants is long, but it is the opposite in English. The efficiency of a perceptual exercise program (2.5 hours) targeting this particularity is tested (Experiments 2, 6, 8 and 9) with test-retest insensitive categorical perception tests (Experiment 1) and two passive oddball evoked potential experiments (Experiments 3 and 7). The exercises presented words binaurally or in one ear only (contralateral to the hemisphere assumed to be competent for the duration of the VOT, white noise in the other ear). The latter presentation mode (dichotic) was intended to optimize the effect of training for consonant voicing, and vowel duration /ɪ/ and /i:/ (Experiments 11 and 12) in perception and production (Experiment 10). The results show improvement in categorical perception of opposite consonants in voicing after perceptual training in adults with and without dyslexia, even more so with the dichotic device. Pre-attentional sensitivity to English sound occlusion increases, and the involvement of HG and HD changes becomes more responsive to VOTs after dichotic training. This could reflect the establishment of new phonemic representations and the overcoming of assimilation to voicing in French. This phonological change is consistent with the SLM-r model for which late phoneme learning is possible. Perceptual training improves vowel perception of /ɪ/-/i:/ with transfer to production even in dyslexics, but dichotic stimulation does not reinforce this progress. A very brief (45 min) sentence repetition training program targeted the difference between rising/falling intonations of closed/open questions in English (Experiments 13 and 14). The results show the efficiency of global rhythmic priming during training (Experiments 13 and 14), especially for dyslexic adults. The positive effect of priming is reinforced by visual feedback on intonation curves. The results require replications before any generalization. They encourage the exploration of dichotic stimulation as an aid to learning in English, and for the remediation of deficits in the processing of temporal phonetic cues in dyslexia