Développement du tourisme dans les clusters créatifs : de la création artistique à la consommation touristique ? Le cas du quartier M50 à Shanghai (Chine)

International audienceThe aim of this article is to examine how artists and other players of the creative economy clustered in some urban quarters and thereby promote the emergence of a tourist dynamic. Two main results emerge from investigations conducted in Shanghai in the M50 art district labeled as a “creative cluster”. First, under the combined action of the underground, middleground and upperground, the M50 became a center of art in the city, playing a key role in the emergence of Chinese contemporary art. Secondly, as a result of this status, M50 is impacted by a strong tourist attractiveness and activity, and become an artistic and tourist enclave. These results allow to open the discussion on the sustainability of the artistic dynamics in this type of quarters given the tourism and commercial gentrification that challenges the presence of the very foundation of these dynamics, namely artists. In the end, the development of tourism in these quarters raises the question of their potential transformation from spaces of artistic creation to spaces of tourism consumption.L’objectif de cet article est d’examiner la manière dont les artistes et autres acteurs de l’économie créative s’agglomèrent spatialement dans certains quartiers urbains et y favorisent ainsi l’émergence d’une dynamique touristique. Deux résultats principaux apparaissent à partir du travail d’enquête mené à Shanghai dans le quartier artistique M50 labellisé « cluster créatif ». Premièrement, sous l’action combinée d’acteurs de l’underground, du middleground et de l’upperground, le M50 est devenu un haut-lieu de l’art dans la ville, jouant un rôle dans l’émergence de l’art contemporain chinois. Deuxièmement, du fait de ce statut, le M50 connaît une forte attractivité et activité touristique, jusqu’à devenir une véritable enclave artistique et touristique. Ces résultats permettent d’interroger la pérennité des dynamiques artistiques dans ce type de quartiers face à la gentrification touristique et commerciale qui s’y matérialise et qui remet en cause la présence du fondement même de ces dynamiques, à savoir les artistes. Finalement, la mise en tourisme de ces quartiers questionne leur éventuelle mutation d’espaces de création artistique vers des espaces de consommation touristique