The Śaiva Religion among the Khmers (Part I)

Alexis Sanderson The Śaiva Religion among the Khmers (Part I) Of Śaivism, Puficarātrika Vaisnavism and Mahāyāna Buddhism, the three Indie religions that flourished among the ruling and priestly elites of the Khmers up to the 14th century, Śaivism was predominant. We see this in the saivization of the land through the creation of a large number of local Śiva bearing the names of Indian prototypes—a phenomenon not seen in the other two traditions, in the role of the Śiva Bhadrešvara of Vat Phu as a national deity and protector of the monarch, in evidence of the institutionalization of Śaivism as the religion of the state, and in traces of Śaiva inroads into Khmer Vaisnavism and Buddhism. Indian Śaivism was not static or homogeneous and Khmer Śaivism reflects some at least of this diversity and development over time. We see Paśupata Śaivas of the Atimārga in the inscriptions of the seventh century and when the epigraphic record returns from the late ninth to the fourteenth we find that they have given way to Śaivas of the Mantramārga practising the Saiddhāntika and Varna ritual systems. The evidence among the Khmers for all of these traditions, and also for that of the lay Śivadharma, will be considered in the sequel of this study. But the differences between the Atimārga and the Mantramārga bear on technicalities within the practice of the initiates who officiated at the Khmers' many Śaiva sites. It had no perceptible effect on the public aspects of the religion as embodied in the iconographie range of Śiva forms and ancillary deities in Śiva's temples. That iconographie program, which concerns the laity rather than fellow-initiates, has no place in either the Atimàxga or the Mantramârga. It has its own history, which neither system did much to modify. The richness of the Khmer iconic and epigraphical evidence is in this as in other respects highly instructive not only for the student of the nature of Indie culture beyond India but also for those seeking to clarify the history of religion in India itself.Alexis Sanderson La religion çivaïte chez les Khmers (1re partie) Des trois religions d'origine indienne - çivaïsme, vishnouisme pāncarātrika et bouddhisme mahāyāna - qui ont prospéré au sein des élites dirigeantes et sacerdotales des Khmers jusqu'au XIVe siècle, le çivaïsme fut prédominant. En attestent la « çivaïsation » du territoire opérée par la création d'un grand nombre de Śiva locaux portant les noms de prototypes indiens - un phénomène que l'on n'observe pas dans les deux autres traditions-, le rôle du Śiva Bhadreśvara de Vat Phu comme divinité nationale et protecteur du monarque, les marques de l'institutionnalisation du çivaïsme comme religion d'État ainsi que les traces des incursions çivaïtes dans le vishnouisme et le bouddhisme khmers. Le çivaïsme indien n'était ni statique, ni homogène, et le çivaïsme khmer reflète au moins partiellement cette diversité et cette évolution. Des inscriptions du VIIe siècle attestent la présence de çivaïtes pāçupata de l'Atimārga, et nous constatons, quand les témoignages épigraphiques réapparaissent, du IXe au XIVe siècle, qu'ils ont cédé la place à des çivaïtes du Mantramārga suivant les systèmes rituels Saiddhāntika et Varna. Les témoignages de la présence chez les Khmers de toutes ces traditions, ainsi que de celle du Śivadharma des laïcs, seront examinés dans la seconde partie de cette étude. Mais les différences entre l'Atimārga et le Mantramārga portent sur des détails techniques de la pratique des initiés officiant dans les nombreux sites çivaïtes des Khmers. Elles n'ont laissé aucune trace dans les aspects publics de la religion que donne à voir la gamme iconographique des formes de Śiva et des divinités secondaires dans les temples çivaïtes. Ce programme iconographique, qui concerne les laïcs plutôt que la communauté des initiés, n'avait de place ni dans l'Atimārga ni dans le Mantramārga. Il a sa propre histoire, qu'aucun des deux systèmes ne chercha à modifier. La richesse des témoignages iconographiques et épigraphiques khmers est, en ce domaine comme en d'autres, très instructive non seulement pour qui étudie les cultures d'origine indienne hors de l'Inde, mais aussi pour qui cherche à élucider l'histoire des religions en Inde même.Sanderson Alexis. The Śaiva Religion among the Khmers (Part I). In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 90-91, 2003. pp. 349-462