Première mise en évidence fossile du chioglosse portugais <i>Chioglossa lusitanica</i> (Amphibia, Caudata) et son implication pour l’histoire biogéographique de l’espèce

Bien qu’inachevées, les fouilles de la grotte de Valdavara-1 (Galice, Nord-Ouest de l’Espagne) ont déjà livré un assemblage riche et très diversifié de petits vertébrés continentaux. Parmi ces restes, deux vertèbres précaudales provenant du niveau holocène (avec une datation par 14C de 4490 ± 40 années BP) sont attribuées au chioglosse portugais (Chioglossa lusitanica) et constituent la première mise en évidence fossile pour cette espèce. Du fait de la faible diversité génétique intraspécifique des populations actuelles du Nord de l’Espagne, il a été proposé que celles-ci aient apparemment une origine récente liée à une expansion postglaciaire à partir de refuges méridionaux. Les données paléontologiques présentées dans ce travail montrent donc que l’espèce avait atteint la partie la plus septentrionale de son aire de distribution actuelle au moins dès le Chalcolithique et permettent d’estimer sa vitesse de dispersion au sein de son aire de distribution potentielle.Although ongoing, excavations at the Valdavara-1 cave (Galicia, northwestern Spain) have already yielded a rich and highly diverse terrestrial small vertebrate assemblage. Among the findings, two precaudal vertebrae from the Holocene level (with a radiocarbon age of 4490 ± 40 years BP) are attributed to the golden-striped salamander (Chioglossa lusitanica) and constitute the first fossil evidence for this species. Because of the poor intraspecific genetic diversity of living Spanish populations it has been proposed that they have a recent origin linked with a postglacial expansion from southern refuges. The palaeontological data presented in this paper thus show that the northernmost expansion of the species took place at least as early as the Chalcolithic period and permit the estimation of its dispersion speed within its potential distribution area.