Jean Christophe Saladin, Euripide luthérien?, p. 155-170. Une enquête sur les éditions d'Euripide à partir de l'editio princeps d'Alde Manuce en 1503 montre que le tragique, loin de connaître une diffusion croissante au fil des années, a vécu son heure de gloire au milieu du XVIe siècle, suivie d'une éclipse à peu près totale jusqu'à l'aube du XIXe siècle. L'étude prosopographique de ses imprimeurs et éditeurs montre qu'ils appartenaient dans leur quasi totalité à des milieux très liés à la Réforme naissante. D'où l'hypothèse que le recul d'Euripide (et de l'ensemble de l'imprimerie en grec) pendant ces deux siècles ait été provoqué par la vaste offensive de la Contre-Réforme contre le «retour des langues» (grec et hébreu) revendiqué par É...