André Miquel, Ville et grande ville dans l'Islam médiéval (IXe-Xe siècles), p. 99-106. De toutes les civilisations dites classiques, l'Islam est sans doute au premier rang de celles qui s'illustrèrent par la ville. Moins que dans la forme, héritée, créée ou spontanée, c'est dans le nombre des villes et la définition du phénomène urbain que l'on recherchera une originalité musulmane. D'une part, plusieurs villes de 100 000 habitants ou plus, et plus encore dès que l'on chiffre en dizaines de milliers d'âmes. D'autre part, une ville qui se définit par une situation éminente sur la carte des relations commerciales, et qui tient plus ou moins sa légitimité de ville de sa relation avec le pouvoir et de son aptitude à fournir toutes les nécessit...