À propos d'une inscription de Thugga : un témoignage sur la vitalité des cités africaines pendant la «crise» du IIIe siècle

Xavier Dupuis, À propos d'une inscription de Thugga: un témoignage sur la vitalité des cités africaines pendant la «crise» du IIIe siècle, p. 63-73. Une inscription de Thugga en Afrique Proconsulaire, CIL VIII, 26601, datée des années 253-280 environ, a été généralement interprétée comme un hommage rendu à un notable municipal qui aurait offert des statuas aureas. Un examen plus attentif montre que le personnage avait en fait effectué une ambassade auprès des «oreilles sacrées», ad sanctas aures, de l'empereur. Cette mission avait probablement pour objet la défense ou la confirmation des privilèges, dont bénéficiait la cité de Thugga au témoignage de plusieurs autres inscriptions. Le personnage appartenait à une famille de notables, attestée depuis Hadrien et apparentée à plusieurs gentes qui appartenaient à l'élite de la cité. Confrontés à la documentation africaine, les textes de Thugga obligent à récuser tant l'idée d'une dé- (v. au verso) cadence irrémédiable et profonde des cités pendant la «crise» du IIIe siècle, que celle d'une disparition ou d'une extinction des familles de notables connues sous le Haut-Empire.Dupuis Xavier. À propos d'une inscription de Thugga : un témoignage sur la vitalité des cités africaines pendant la «crise» du IIIe siècle. In: Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, tome 105, n°1. 1993. pp. 63-73