Inscription des plantes médicinales de Guyane à la pharmacopée française : démarche, enjeux et perspectives.

About fifteen medicinal plants of the Guyanese pharmacopoeia were registered on the medicinal plants list of French pharmacopoeia between 2015 and 2016. The choice of plants was made according to several criteria: efficiency, abundance, ease of cultivation, but also toxicity. Indeed it seemed to us useful to lift the veil on the potential toxicity of certain plants, which are very often used in the local pharmacopoeia, but which seem to present a certain toxicity during clinical trials on animals for example. The possibility of further testing the toxicity of these plants, and the dangers involved in their application seemed to us essential, given the number of accidents in French Guiana involving their use.Other plants were selected for their common use and their ease of access or cultivation, to further exploit their possible economic potential. The first stage of the registration of 15 plants in the French pharmacopoeia now complete, we are presently pursuing their research in greater depth so as to have more precise information that will be necessary for their recognition as drugs, for their pharmacology and their possible toxicity. The purpose of this approach thus is at once to protect public health by supervising the use of certain “questionable” plants, but also to open the way to an endogenous economic development based on the culture, processing and sale of therapeutic plants of Guyanese origin. This approach proceeds in close collaborationbetween GADEPAM, GDI (Guiana Development Innovation), CTG (territorial collectivity of French Guiana) and the Faculty of pharmacy of Paris.Une quinzaine de plantes médicinales de la pharmacopée guyanaise ont été inscrites sur la liste des plantes médicinales de la pharmacopée française entre 2015 et 2016. Le choix des plantes a été fait selon plusieurs critères : efficacité, abondance, facilité de mise en culture, mais aussi toxicité. En effet, il nous a paru utile de lever le voile sur la toxicité potentielle de certaines plantes, qui sont très utilisées dans la pharmacopée locale, mais qui semblent présenter une certaine toxicité lors des essais cliniques sur animaux par exemple. La possibilité de tester plus avant la toxicité des plantes et la nocivité de leurs usages nous a paru primordiale, étant donné le nombre d’accidents, dus à l’usage (mauvais) des plantes, qui arrivent en Guyane. D’autres plantes ont été sélectionnées en fonction de leur usage courant et de leur facilité d’accès ou de mise en culture, afin d’en faciliter la valorisation économique éventuelle. La première étape de l’inscription de 15 plantes à la pharmacopée française étant réalisée, nous nous penchons actuellement sur des travaux plus approfondis afin d’avoir les éléments nécessaires à la reconnaissance des drogues, leur pharmacologie et toxicité éventuelle. Le but de cette démarche est donc à la fois de préserver la santé en encadrant l’usage de certaines plantes « sensibles », mais aussi d’ouvrir la voie à un développement économique endogène basé sur la culture, la transformation et la vente de plantes médicinales d’origine guyanaise. Cette démarche se met en place en étroite collaboration entre GADEPAM, la GDI (Guyane Développement Innovation), la CTG (Collectivité Territoriale de Guyane) et la Faculté de Pharmacie de Paris