Réhabilitation implantaire et environnement muco-gingival péri-implantaire chez les patients aux antécédents de fente labio-alvéolo-palatine

CONTEXTE : les FLAP sont des anomalies fréquentes qui touchent environ une naissance sur 700 à 1000. Elles sont la 2ème cause de malformations congénitales. On retrouve chez ces patients des anomalies à la fois osseuses, dentaires, des tissus mous cutanés ou muqueux. La malformation elle-même, ainsi que les antécédents chirurgicaux itératifs locaux, font que la morphologie gingivale est anormale, avec la présence de brides, de tissus cicatriciels et de manque de gencive attachée par traction de la muqueuse. Aujourd’hui, le traitement d’une agénésie dentaire notamment dans le secteur antérieur, peut se réaliser de façon fiable par l’implantologie.OBJECTIF : l’objectif principal de cette étude était d’évaluer le taux de réussite des réhabilitations implantaires réalisées au CHU de Clermont-Ferrand chez les patients aux antécédents de fente labio-alvéolo-palatine avec agénésie dentaire. L’objectif secondaire était de décrire qualitativement et quantitativement l’environnement parodontal péri-implantaire.MÉTHODE : les critères d’inclusions sont les antécédents de fente labio-alvéolo-palatine ou alvéolo-palatine avec agénésie dentaire traitée par implantologie orale. 11 implants ont été analysés sur 8 patients. Une partie des données seront recueillies via leur dossier médical. Les patients sont vus lors de leur consultation annuelle de contrôle et comporte un examen clinique complet dentaire et muqueux, et des clichés radiologiques. Nous avons évalué la satisfaction des patients par rapport à leur traitement implantaire via une échelle de Likert qui comportait 4 questions.RÉSULTATS : 92 % (soit 11) des implants revus sont stables et fonctionnels, malgré un environnement parodontal péri-implantaire moyennement favorable à l’implantation. Le seul échec implantaire est lié à un défaut primaire d’ostéointégration. Seulement 2 mucosites observées de gravité moyenne, et aucune péri-implantite ni maladie parodontale diagnostiquée. Le PES moyen est de 7. Malgré une esthétique moyenne, tous les patients sont satisfaits des résultats obtenus. On remarque qu’il y a une corrélation inverse non significative entre le nombre de greffes réalisées et le PES et une corrélation inverse significative entre le délai de la GPP et le PES.CONCLUSION : l’environnement muco-gingival, très important pour la pérennité des implants dentaires, est d’une part dépendant de la pathologie en elle-même et d’autre part des interventions subies par les patients. L’implantologie, lorsque les conditions sont réunies, reste le gold standard des réhabilitations dentaires chez ces patients, avec des très bons résultats esthétiques et fonctionnels sur le long terme