Enfance

La culture du Siècle d’or néerlandais reposait avant tout sur un réseau institutionnel solide, à commencer par les domaines éducatif et religieux, localement souvent étroitement liés. La grande variété des institutions catholiques d’avant la Réforme (monastères et couvents, chapitres et paroisses, églises et chapelles, vicairies et autres fondations pieuses) avait témoigné d’une vie religieuse riche et vibrante, exprimée avec succès dans la « Dévotion moderne » née dans ces pays, mais elle ne facilitait guère une politique religieuse cohérente, comme l’a montré à profusion l’opposition parfois violente au réaménagement des institutions ecclésiastiques à la suite du redécoupage plus rationnel des diocèses en 1559. Dès l’introduction de la Réforme au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, et bien avant son acceptation par la masse des habitants, les autorités civiles et religieuses du régime protestant ont radicalement réformé et réorganisé le système des institutions religieuses, tout en établissant une distinction claire entre son fonctionnement, au sein de l’Église, et son financement, aux mains des autorités civiles. Il en résulta une organisation pastorale simplifiée, des églises, pasteurs et diacres en nombre réduit, un seul consistoire responsable de la pastorale dans chaque ville, et des classes et synodes bien mieux adaptés aux découpages de la société civile que les anciennes paroisses, doyennés et diocèses gênés par l’héritage complexe d’antiques droits et privilèges