Observations histologiques d'os d'Énantiornithe (Saurischia, Aves) du Crétacé inférieur de Las Hoyas (Espagne)

Un nouveau matériel appartenant à un petit Énantiornithe (Saurischia, Aves), probablement adulte, du Crétacé inférieur de Las Hoyas (Espagne) apporte de nouvelles données sur l\u27histologie osseuse de ces oiseaux disparus à la fin du Crétacé. Ce matériel est rapporté à cf. Concornis lacustris. La corticale externe des os longs étudiés est avasculaire, formée d\u27une matrice osseuse à fibres parallèles, pourvue de lacunes ostéocytaires aplaties. Des lignes d\u27arrêt de croissance (LACs) sont présentes. Cette organisation correspond au « système fondamental externe » décrit chez de nombreux oiseaux adultes actuels. Elle s\u27accorde aussi avec la description des corticales osseuses, déjà réalisée chez un Énantiornithe adulte. En revanche, la corticale profonde comprend de nombreuses lacunes ostéocytaires, plus globuleuses qu\u27aplaties. Cette région est aussi pénétrée par quelques canaux vasculaires entourés par des lamelles osseuses, le tout formant des ostéones, probablement secondaires, d\u27après leur aspect et leur rapport au tissu osseux adjacent. Ces ostéones apparaissent constitué par des extrusions de l\u27os endostéal bordant la cavité médullaire. Ces données sont discutées relativement aux connaissances actuelles sur l\u27histologie osseuse comparée des oiseaux actuels et mésozoïques du point de vue de la dynamique de croissance et de l\u27évolution de la physiologie thermo-métabolique. Nos observations montrent une plus grande histodiversité, en particulier pour l\u27os en croissance, que dans les rares spécimens déjà décrits. Elles suggèrent que la croissance a pu être effectivement très lente, alors que la taille staturale était prête d\u27être atteinte, mais que la croissance était plus active à des stades plus précoces, bien que les nouvelles observations ne permettent pas d\u27apprécier quantitativement celle-ci. On ne peut non plus en déduire que les Énantiornithes différaient significativement, par leur mode de croissance, d\u27autres oiseaux basaux connus à cet égard. Les nouvelles données suggèrent à tout le moins que les Énantiornithes n\u27avaient pas nécessairement un régime de croissance très différent de celui des oiseaux modernes de même taille, et, par implication, des caractéristiques thermo-métaboliques profondément différentes de celles de ces derniers.New material from a small, presumably adult enantiornithine bird (Saurischia: Aves) from the Lower Cretaceous of Las Hoyas (Spain) provides new data on the bone histology of those Mesozoic birds, which became extinct at the Cretaceous–Tertiary boundary. The material is referred to cf. Concornis lacustris. The outer cortex of the studied long bones is formed of a rather typical parallel-fibered bone tissue, with sparse flattened osteocyte lacunae, evidence of lines of arrested growth (LAGs) and no vascularization. This structure matches the outer circumferential layer (OCL) of many extant mature, small to tiny birds and also agrees with earlier descriptions of enantiornithine cortical bone. The deeper cortex progressively contains a much more plentiful component of osteocyte lacunae, which are more plump than flat. This region is also permeated by a few vascular canals surrounded by bone lamellae that form osteonal structures. The relationship of the osteonal material to the neighbouring primary tissue strongly suggests that the osteons are secondary. In some sections, it is possible to follow those osteons as formed by outward extensions from the endosteal bone tissue into the deep primary cortex. This specimen shows more histodiversity than the few enantiornithine samples previously reported. This further suggests that although growth may have been slow when the adult size was approached, it was more rapid at earlier stages. Even if as yet not enough is known of those early stages to document just how rapid early growth may have been, and whether enantiornithines grew differently from the basal avian models known from other early birds, the new data do not necessarily suggest that they had growth regimes quite distinct from extant birds of similar body sizes nor, by implication, completely different metabolic patterns or regimes.