Évolution de la durée et du tempo dans les enregistrements du Sacre du printemps de Stravinski de 1929 à 2019

International audienceLe Sacre du printemps (1913) d’Igor Stravinski est sa première œuvre gravée pour le disque et l’une des plus enregistrées. Tous les plus grands chefs d’orchestre de phalanges internationales, abordant le répertoire d’orchestre du XXe siècle, ont enregistré l’œuvre, certains d’entre eux plusieurs fois au cours de leur carrière. Stravinski qui avait une idée très précise de la façon dont ses œuvres doivent être exécutées, a lui-même effectué quatre enregistrements du Sacre afin d’offrir un modèle à suivre, notamment quant au strict respect des tempi. Cependant, ses propres versions discographiques ne respectent pas toujours les indications de la partition, si bien que leur valeur en tant que référence a fait l’objet de nombreux débats parmi les interprètes, les critiques et les musicologues. Cette présentation se donne pour objectif d’examiner à nouveaux frais l’évolution de l’interprétation du Sacre des points de vue de la durée des enregistrements et du tempo. Dans quelle mesure ces deux facteurs ont-ils évolué depuis les premières gravures au disque de l’œuvre ? Les tempi se sont-ils « standardisés » au cours du temps ? Dans quelles sections observe-t-on le plus d’écarts entre les différentes interprétations et pour quelles raisons ? Les chefs qui ont enregistré au moins deux fois Le Sacre font-ils preuve de constance dans leurs choix de tempi ? Nous tenterons de répondre à ces questions à partir d’un corpus constitué de 96 enregistrements représentatifs du Sacre répartis sur 90 ans (1929-2019)