L'éducation des enfants et des jeunes du Sankuru à l'épreuve des inégalités de la République Démocratique du Congo

Inequalities in the schooling of children (6-12 years old) and young people (12-15 years old) are usually noticed in many societies worldwide has been particularly known in the Democratic Republic of Congo (DRC) for many years. Access to education is a subject of debate and discussion among decision-makers, researchers and national or international bodies and is far from being applied to all children in the World. It is even less so in Sankuru, which is our area of research. A combination of factors makes it possible to explain and understand the paradox of maintaining inequalities in access and in the conditions of schooling of children in a context of expansion of primary and secondary education in Sankuru: the lack of public schools, the inequal implementation of the principle of free education, the lack of financial, material and human resources. The relationship between public and educational policies in the Sankuru province is crucial. Our diverse sample composed of schools and individuals (students, parents, educational staff, policy makers, farmers, trades people and shopkeepers) allowed us to conduct interviews and field observation. The analysis of the data collected from the field allowed us to observe inequalities resulting from discriminatory policies implemented by the public authorities, of which some families and children are victims. Symbolic (cultural) violence within the family is also shown, explaining the disparity in access to school between girls and boys.Les inégalités de scolarisation des enfants (6-12 ans) et des jeunes (12-15 ans) est préoccupante dans toute société et particulièrement en République Démocratique du Congo (RDC). Objet de débat et de discussion parmi les politiciens, les chercheurs et les organismes nationaux ou internationaux, (Rayou & Van Zanten, 2011 ; Reboul, 2016), le droit d'accéder à l'éducation est loin d'être appliqué à tous les enfants du monde. Il l'est encore moins au Sankuru, notre terrain de recherche. Une jonction des facteurs permet d'expliquer et de comprendre le paradoxe du maintien des inégalités d'accès et de condition de scolarisation des enfants dans un contexte d'expansion de l'enseignement primaire et secondaire au Sankuru : le manque d'écoles publiques, la non application du principe de gratuité, le manque de moyens financiers, matériels et humains. Le rapport entre la politique publique et éducative de la province du Sankuru est ici capital. Notre échantillon diversifié, composé d'écoles et de personnes (élèves, parents, personnel éducatif, décideurs politiques, paysans, commerçants et boutiquiers) nous a permis de mener des entretiens et observation du terrain. L'analyse des données recueillies du terrain nous a permis de constater des inégalités résultant de politiques discriminatoires mises en œuvre par les pouvoirs publics, dont certaines familles et enfants sont victimes. Une violence symbolique (culturelle) intrafamiliale s'observe aussi, expliquant la disparité d'accès à l'école entre les filles et les garçons