Datation ESR des alluvions du Clain à Saint-Georges-Lès-Baillargeaux (Vienne) – Implications géologiques et archéologiques

International audienceLa mise en place d’au moins quatre terrasses fossiles, dont plusieurs témoins sont encore visibles dans le paysage, est attestée dans la vallée du Clain, affluent de la Vienne. Au niveau d’un méandre fossile du Clain, à St Georges-les-Baillargeaux, les dépôts alluviaux ont livré à partir des années 1940 et durant près d'un demi-siècle des industries acheuléennes et moustériennes, grâce aux efforts d'un chercheur amateur, Maurice Taillet, aujourd'hui déposées au Musée Sainte-Croix de Poitiers.Cette formation alluviale a fait l’objet, au lieu la Gratteigne, d’une étude géologique et archéologique entre 2015 et 2018, dans le cadre d’une opération dirigée par Jean Airvaux et David Hérisson. Les dépôts alluviaux comportent plusieurs phases et sont globalement attribués au Saalien. Ils sont surmontés par d'importants sols rouges de rang Interglaciaire (MIS 7 et 5e) puis par des formations colluviales (solifluxion périglaciaire) et dépôts éoliens de la dernière phase glaciaire (Weichselien). Les alluvions sous-jacentes aux sols interglaciaires sont attribuées au complexe saalien. Elles forment une séquence d'environ 6 à 7 mètres de puissance. De ce fait, à cet endroit, la coupe totale atteint, une hauteur d’environ 17 mètres. Plusieurs prélèvements ont été faits pour réaliser des datations OSL et par la méthode de la résonance de spin électronique (ESR) appliquée aux quartz optiquement blanchis. Nous présentons ici les résultats obtenus selon une approche multi-centres pour les niveaux fluviatiles de la séquence stratigraphique de la Gratteigne.Ces résultats, corrélés avec les analyses et travaux litho-pédo-stratigraphiques menés en parallèle permettent de proposer un premier calage chronostratigraphique pour l’ensemble de la séquence alluviale et de couverture. Ils permettent de corréler les séries d’industries "en place" les plus anciennes (couches 4 à 6 de M. Taillet) avec le MIS 9 (ca. 300 ka). Les couches les plus récentes (8 à 11 de M. Taillet) ayant livré des industries lithiques, seraient corrélables avec le MIS 8, voire avec le début du MIS 7