Mobilisations écologistes dans (et contre) le Grand Paris : une ethnographie des collectifs en lutte à Gonesse, Romainville et La Courneuve

The thesis consists of an ethnographie investigation of three militant groups defending partially natural places in the northeast of the Parisian suburbs. It intends to grasp how a local system of actors comes to position itself through the prism of a planning conflict: activists "against" it who refuse or negotiate it, inhabitants who are rather favorable, public and private actors who defend and amend it as the conflict unfolds. This configuration highlights different relationships with ecology, which are mainly class relationships, in a socio-geographical context of suburban renovation and gentrification within the framework of Grand Paris. The thesis contributes to the study of the evolution of the modes of action of environmental activist in a new era of the public problem: the climate issue has been particularly marked, since the mid-2010s, by the idea of urgency and ecological overspending. It documents the development of modes of action linked to the spatial dimension of places, beyond the phenomenon of the development of « ZAD ». The spatial dimension alternately takes on the face of symbolic reappropriations of these places via stories, forms of soft occupations, or territorial strategies in the case of more sustained occupations. Finally, this work contribues to clarify the space of the climate cause, in particular its most radical pole, made up of activists among whom the inertia of governmental or more localized responses have given rise to a trajectory of hardening, guiding them towards a more structural issues and sometimes, towards more direct registers of action.La thèse consiste en une enquête ethnographique de trois groupes militants défendant des lieux partiellement naturels dans le nord-est de la banlieue parisienne. Il s'agit de saisir comment un système local d'acteurs vient se positionner au prisme d'un conflit d'aménagement : des militants « contre » qui le refusent ou le négocient, des habitants plutôt favorables, des acteurs publics et privés qui le défendent et l'amendent au fur et à mesure du déroulement du conflit. Cette configuration met en exergue différents rapports situés à l'écologie, qui sont avant tout des rapports de classe, dans un contexte sociogéographique de rénovation de la banlieue et de gentrification dans le cadre du Grand Paris. La thèse contribue à l'étude de l'évolution des modes d'action des militants écologistes dans une nouvelle époque du problème public : la question climatique est particulièrement marquée, depuis le milieu des années 2010 par l'idée d'urgence et de dépassement. Elle documente le développement de modes d'actions liés à la dimension spatiale des lieux, au-delà du phénomène du développement des zones à défendre. La dimension spatiale prend tour à tour le visage de réappropriations symboliques de ces lieux via des récits, de formes d'occupations douces, ou de stratégies territoriales dans le cas d'occupations plus soutenues. Enfin, ce travail permet d'éclaircir l'espace de la cause climatique, notamment son pôle le plus radical, constitué de militants chez lesquels l'inertie des réponses gouvernementales ou plus localisées ont suscité une trajectoire de durcissement, les guidant vers une vision plus structurelle des enjeux et parfois, vers des registres d'action plus directs