Y a-t-il un intérêt au traitement prophylactique de la récidive post transplantation de la hyalinose segmentaire et focale ? Étude rétrospective multicentrique chez les patients ayant présenté une récidive lors d'une précédente transplantation.

Introduction : la récidive de la hyalinose segmentaire et focale (rHSF) est fréquente en post-transplantation rénale et ce, particulièrement chez les patients ayant déjà présenté une récidive sur un précédant greffon. De nombreuses équipes tentent de prévenir cette récidive en utilisant des traitements prophylactiques sans que leur bénéfice n’ait été clairement démontré.Méthodologie : nous avons inclus rétrospectivement 66 patients adultes transplantés rénaux entre 2005 et 2020 de 25 centres français, ayant présenté une rHSF sur un précédent greffon. Nous avons identifié 2 groupes, les patients ayant reçu un traitement prophylactique (GP ; N = 40) comprenant de la ciclosporine intraveineuse et/ou du Rituximab et/ou des échanges plasmatiques et ceux sans traitement prophylactique (GSP ; N = 26).Résultats : les 2 groupes étaient comparables sur l’âge au moment du diagnostic d’HSF et sur le délai d’évolution vers l’insuffisance rénale terminale. Les patients du GP étaient plus jeunes au moment de la TR d’intérêt (36.2 ± 10.5 ans vs 46.5 ± 13.2 ans dans le GSP, p = 0.002) et avaient un délai de retour en dialyse plus court sur la greffe précédente (37 [17 ; 73] vs 72 [21 ; 158] dans le GSP, p = 0.08). On retrouve un taux de récidive globale de 72.7 %, 76.9 % dans le GP et 70.0 % dans le GSP (p = 0.54) avec une survenue plus rapide dans le GP (4 [1 ; 120] vs 32.5 [4 ; 150], p = 0.059). Une rémission au moins partielle a été obtenue pour 87.5 % des patients (95.0 % dans le GSP et 82.1 % dans le GP, p = 0.21). La survie rénale à 5 ans était respectivement de 74.2 % dans le GP et de 72.1 % dans le GSP.Conclusion : notre étude suggère que le traitement prophylactique de la rHSF ne doit pas être utilisé de manière systématique. On ne peut cependant pas exclure qu’il présente un intérêt chez les patients les plus à risque (patients jeunes avec une perte rapide du précédant greffon)