Évolution de la consommation tabagique des hommes à l’occasion de la grossesse de leur compagne. Étude observationnelle descriptive transversale par auto-questionnaire dans les maternités

Contexte : le tabagisme passif pendant la grossesse peut engendrer des problèmes de développement et des complications chez le fœtus. Pourtant, si le sevrage tabagique de la femme enceinte est au centre des préoccupations de santé publique, le futur père fumeur est souvent oublié dans cette période particulière qui serait pourtant propice à l’adoption de nouveaux comportements de santé.Objectif : décrire le comportement tabagique du futur père en période péri-partum.Méthode : il s’agit d’une étude observationnelle transversale quantitative réalisée via un sondage auprès d’hommes fumeurs lors de l’annonce de la grossesse, par auto-questionnaire proposé en maternité. Cette enquête visait entre autres à recueillir leur profil, leur consommation de tabac tout au long de la période péri-natale, leur connaissance concernant la toxicité de leur cigarette et l’aide médicale reçue.Résultats : de janvier 2021 à décembre 2021, 105 hommes ont été interrogés. Seulement 44 % (n = 46) des jeunes pères ont modifié leur consommation de tabac pendant la grossesse. Parmi eux, un quart (n = 11) a arrêté, un quart (n = 11) a arrêté mais rechuté, et la moitié (n = 24) a diminué sa consommation. Il n’apparaît pas de différence significative entre les hommes qui ont modifié leur consommation de tabac et les autres, hormis l’information médicale par les médecins généralistes et les gynéco-obstétriciens en faveur des hommes qui ont modifié leur tabagisme. Il ne se dégage cependant pas de profil type pour ces futurs papas. Ce comportement passif vis-à-vis du tabac ne semble pas se corriger après la naissance du nourrisson, avec seulement 23 % (n = 3) d’arrêts définitifs parmi les papas qui ont bien voulu être recontactés.Conclusion : le sevrage tabagique des futurs pères durant la grossesse est très limité. Il a également été mis en lumière que ces hommes sont très peu interrogés par rapport à leur consommation de tabac et ainsi très peu accompagné pour un éventuel sevrage durant cette période. De plus, ce comportement ne semble pas se corriger après la naissance du nourrisson