Covariation morpho-structurelle du squelette locomoteur chez les Catarrhiniens

International audienceChez les primates, les adaptations locomotrices sont nombreuses et autorisent l’accès à des milieux variés et complexes. La morphologie externe du squelette et la structure interne des os longs reflètent ces adaptations, liées à certains comportements locomoteurs. L’étude de la covariation de ces traits est susceptible d’expliquer des mécanismes évolutionnaires à l’origine de ces phénotypes. Une forte covariation peut être vue comme une modalité d’adaptation à une fonction ou à un environnement sur le temps long ; tandis qu’une faible covariation peut être interprétée comme un indice de plasticité phénotypique. L’objectif de cette étude est de déterminer des schémas d’adaptation au sein des catarrhiniens par l’étude de la covariation entre la morphologie externe et la structure interne du système fémoro-pelvien. L’étude porte sur le complexe fémoro-pelvien de 79 primates catarhiniens adultes représentant 6 genres (Homo, Pan, Gorilla, Hylobates, Papio et Macaca). Nous avons analysé les niveaux de covariation entre des paramètres structurels de la diaphyse fémorale (paramètres de sections diaphysaires) et les morphologies fémorale et pelvienne. Principaux résultats : (1) les taxons aux répertoires proches ne présentent pas nécessairement un patron de covariation morpho-structurelle comparable. (2) la covariation morpho-structurelle n’est pas nécessairement corrélée au niveau de spécialisation locomotrice. Les catarrhiniens présentent une grande variété de patrons de covariation morpho structurelle au sein du système fémoro pelvien. Seuls les taxons pratiquant une locomotion quadrupède terrestre associée à des comportements arboricoles présentent une covariation entre la morphologie du pelvis et la distribution de l’os cortical dans la diaphyse fémorale. Chez les humains, la forte présence de covariation morpho-structurelle au niveau du fémur serait elle une particularité du mode bipède