Nearness and remoteness in Heidegger’s thinking

Notre travail a consisté à montrer dans quelle mesure la proximité constituait l’origine secrète du chemin de pensée de Heidegger et comment, en tant que jeu du proche et du lointain, elle était la dimension même du déploiement de l’être et du temps. En partant de l’analytique du Dasein qui, dans Sein und Zeit, relève d’une description de ce qui est nommé « tendance essentielle à la proximité », et en mettant en évidence la façon dont cette dernière était la marque d’une existence moyenne fuyante, nous avons interrogé la façon dont le lointain était reconduit, dans l’histoire de la métaphysique, à une évaluation subjective des distances. Les tonalités fondamentales se sont révélées être l’expérience possible d’une rupture d’avec cette entente impropre — à l’instar de celle que nous avons du temps — du proche et du lointain. Nous mettant à l’écoute des Grundstimmungen, en tant que ces dernières ne sont jamais de simples colorations affectives d’un sujet, mais bien plutôt le site en lequel se dit l’essentielle coappartenance de l’être de l’homme et de l’être, nous avons cherché à indiquer comment, dans l’âge présent de notre monde, nous avions à faire l’épreuve de l’absence de proximité, et comment dans le règne du sans-distance, qui est le trait du Ge-Stell, c’est-à-dire du plein déploiement de l’essence de la technique, nous étions appelés à penser, à pressentir, et à laisser la proximité la plus proche se dire comme Sprache ; comme mesure de tout rassemblement et comme mise en chemin de l’Ereignis. C’est à partir de là que s’est posée la question de la possibilité de la phénoménologie.Our work consisted in showing to what extent proximity constituted the secret origin of Heidegger's way of thinking and how, as an interplay of nearness and remoteness, it was the very dimension of the unfolding of being and time. Starting from the analytic of Dasein which, in Sein und Zeit, is a description of what is called "essential tendency to proximity", and highlighting the way in which the latter was the mark of the average running away existence, we questioned the way in which remoteness was identified, in the history of metaphysics, to a subjective evaluation of distances. The fundamental tones have revealed themselves to be the possible experience of a rupture with this improper understanding - as the one we have of time - of nearness and remoteness. Tuning ourselves to the listening of Grundstimmungen, in so far as these ones are never simple affective colorations of a subject, but rather the site in which the essential co-belonging of being of man and being is said, we tried to indicate how, in the present age of our world, we had to make the experience of the absence of proximity, and how in the reign of no-distance, which is the feature of Ge-Stell, that is to say of the full deployment of the essence of technique, we were called to think, to have premonition, and to let the closest proximity speak as Sprache ; as a measure of any gathering and as the path of Ereignis. It is from there that the question of the possibility of phenomenology was opened