Le Louvre et les régions : formation de collections d'antiquités romaines (1790-1848) et définition du champ de l'archéologie

This thesis studies the formation of the collections of Roman antiquities in the Louvre and in regional museums, especially in the south-east of the country, during the period from 1790 to 1848, considering the relations between these institutions through exchanges and acquisitions. The concept of heritage that guides our research leads us to examine how the Louvre museum was founded during the Revolution, and to compare its role to that of the Cabinet des médailles and to identify critical figures who played a decisive role in the history of the museum. It also defines the influence of the Louvre on the establishment of museums of antiquities in the departments due to the Chaptal decree (1801). It goes on to consider the question of antiquarianism and archaeological excavations in France, but also in Rome and Naples under the First Empire. We thus address the question of the methods used in the field, sketch out the regulations and financial assistance put in place by the government over the decades to supervise construction sites and protect heritage. We also consider the impact of learned societies with regard to the establishment of the Historical Monuments Service by Guizot in 1830. These different aspects illustrate a pivotal period for heritage and collections management and also for the development of archaeology as a discipline.Cette thèse étudie la formation des collections d’antiquités romaines au Louvre et dans les musées en région, plus spécialement dans le sud-est du pays, durant la période de 1790 à 1848, en considérant les relations entre ces institutions : échanges et acquisitions. La notion de patrimoine qui guide notre recherche nous conduit à rappeler les conditions de la fondation du musée du Louvre durant la Révolution, à comparer son rôle à celui du Cabinet des médailles et à distinguer des personnalités marquantes qui ont joué un rôle décisif dans l’histoire du musée. Il s’agit en outre, de définir l’influence du Louvre sur les créations de musées d’antiques dans les départements à partir de l’arrêté Chaptal (1801). À cette problématique s’ajoutent celles de l’antiquarisme et des fouilles archéologiques que nous considérons sur le territoire français, en nous intéressant également à Rome et à Naples sous le 1er Empire. Nous abordons ainsi la question des méthodes utilisées sur le terrain, esquissons celle des règlementations et aides financières mises en place par le gouvernement au fil des décennies pour encadrer les chantiers et protéger le patrimoine. Nous considérons de même l’impact des Sociétés savantes en regard de l’instauration du service des Monuments Historiques par Guizot en 1830. Ces différents aspects nous ont permis d’illustrer une époque charnière pour la gestion du patrimoine et des collections mais aussi pour le développement de l’archéologie en tant que discipline