La transformation féministe du miqveh, comme réappropriation d’expériences et de vécus féminins.

Un rituel, en tant que discours, est un moyen stratégique religieux pour élaborer un ordre hégémonique, une façon de concevoir le fonctionnement normatif du contexte dans lequel cette religion s’inscrit. Ainsi, la ritualisation permet l’instauration de rapports de pouvoir au sein de la communauté religieuse, notamment entre les sexes. Cet article analyse dans cette perspective le rite juif d’immersion qu’est le miqveh, entre sa forme traditionnelle et ses transformations féministes contemporaines. Le miqveh est au départ un rituel de purification qui encadre la vie des femmes juives, menstruées et mariées, ce qui leur accorde un certain statut au sein de leur communauté. La rabbine Elyse Goldstein a repensé cette pratique pour l’adapter à l’évolution des mentalités, et la détacher ainsi de son rôle régulateur des relations sexuelles conjugales.A ritual, as a discourse, is a strategic tool a religion uses to build a hegemonic order. This can be understood as the normative performance that models the way a religion is going to function. Thus, ritualization produces relationships of power within the religious community, especially between sexes. From that perspective, this paper will analyse a Jewish immersion ritual, the miqvah, and draws a comparison between the traditional practice and its feminists’ transformations. Initially, the miqvah is a rite of purification framing the life of the Jewish, menstruated and married women, which grants them a certain status within the community. Rabbi Elyse Goldstein has worked on the traditional practice to adapt it to the changing mentalities and thus detach it from its regulatory role in the marital sexual relations