Dégradations environnementales et sociales en cours : expérimenter comment croiser les savoirs entre chercheur•euse•s, praticien•ne•s et personnes en situation de pauvreté

International audienceDans le cadre d'un atelier qui s'est déroulé pendant la conférence Archipel 2022, douze chercheur.euse.s, six praticien.ne.s et cinq personnes ayant l'expérience de la pauvreté engagées au sein du Mouvement ATD Quart Monde ont travaillé pendant 3h30 en suivant l'approche du Croisement Des Savoirs et des Pratiques avec les personnes en situation de pauvreté (CDSP). Bien que de telles pratiques de croisement des savoirs, impliquant personnels académiques, praticiens de différentes professions, et personnes en situation de pauvreté, deviennent de plus en plus courantes, elles se déroulent généralement sur au moins une journée. Nous l'avons adapté ici pour un temps volontairement plus court, pouvant s'insérer au sein d'un évènement plus global comme une conférence. L'objectif de l'atelier était d'amorcer un échange de fond entre les différents groupes sur la question "Réchauffement climatique, dégradations sociales, environnementales et alimentaires : est-ce l'affaire de toutes et tous ?" Les participant.e.s ont pu prendre la mesure des conditions du dialogue entre des personnes très différentes : certaines ont fait des études, ont une parole reconnue dans beaucoup de situations de vie, en particulier dans leurs domaines d'expertises. D'autres sont très rarement écouté.e.s ou pris.e.s au sérieux, y compris sur des décisions qui les concernent pourtant très directement. Pour rendre possible un travail en commun entre des mondes si éloignés et un tel sujet, une préparation de plusieurs mois s'est révélée indispensable, avec des temps de travail avec les personnes en situation de pauvreté, deux chercheur.e.s de EJP (Georgetown Environmental Justice Program) et une chercheuse de l'équipe organisatrice d'Archipel2022 et a donné lieu à deux contributions écrites qui figurent en annexe. Le choix de la problématique a fait l'objet de plusieurs séances de travail, afin de permettre à chaque participant.e à l'atelier de pouvoir y apporter une réponse. À l'issue de l'atelier, et même si tou.te.s étaient frustré.e.s que le dialogue soit si court, les participant.e.s ont souligné l'importance de prendre le temps de vraiment comprendre le point de vue de chaque groupe. Plusieurs chercheur.euse.s ont exprimé l'envie de vivre une expérience complète de CDSP avec des personnes en situation de pauvreté, en ayant plus de temps. Les militant.e.s Quart Monde ont exprimé le souhait d'avoir plus de chercheur.euse.s et de praticien.ne.s à leurs côtés pour faire face avec les plus exclu.e.s aux dégradations environnementales et sociales. L'atelier a ainsi permis de faire découvrir le CDSP aux participant.e.s et a suscité chez eux et elles un réel intérêt à poursuivre ce type de travaux en commun