« Une révolution approche en écho à la révolution prolétarienne » : la Russie avant et après 1917 comme polygone de construction d’une nouvelle culture sexuelle

Social restructuring projects often include the rethinking of gender relations . Karl Marx generally believed that “ in every major revolutionary movement the question of free love comes to the fore ”, while Vladimir Lenin called these processes “a revolution consonant with the proletariat one ”. This raises an interesting question. Were the changes in the sexual behavior of Russians in 1917 and subsequent years the result of a conscious , persistent and targeted policy on the part of the Bolsheviks ? Or were they the result of the spontaneous development of public consciousness in a country “ pregnant with a revolution ” ? Was there a single “ theory of Soviet sexual revolution , ” and if so , who were its ideologues and adherents ? Changing sexual culture was perceived as a social problem as early as around 1910 . Comparison of the rhetoric of ideologists of change , reflected in documents and literature before 1917 and their discourse on sexuality after the events of 1917 helps reconstruct an important aspect of the cultural and behavioral revolution that occurred in Russia during this period . As a result , it is possible to assess the positive consequences of the ways in which the problem of free love unions generated in revolutionary Russia public ways of speaking about sexual and other intimate issues , which simply didn ’ t exist before the Revolution . On the other hand , the consistent reconstruction of the history of the invasion of the party and the state into the sphere of sexual relations as a sphere of privacy allows us to evaluate this phenomenon from the position of liberal values (including feminist values).Les projets de restructuration sociale incluent souvent une réflexion sur les relations de genre . Karl Marx estimait que dans tout mouvement révolutionnaire majeur se pose toujours la question de l ’ amour libre , et Lénine a qualifié ce processus comme « consonant avec la révolution prolétarienne ». Les changements dans le comportement sexuel en Russie en 1917 et après sont­ils le résultat d ’ une politique consciente , ciblée et durable des bolcheviks ? Ou bien ont­ils été le résultat d ’ un développement spontané de la conscience publique dans un pays «enceint de la révolution » ? Y a­t­il eu une seule «théorie de la révolution sexuelle soviétique » et si tel est le cas , qui étaient ses idéologues et adhérents ? L ’ évolution de la culture sexuelle a été perçue comme un problème social dès le début des années 1910 . La comparaison entre la rhétorique des idéologues pour le changement d’avant 1917 , telle que reflétée dans les documents et la littérature , et leur discours sur la sexualité après les événements de 1917 permet de reconstruire un pan important de la révolution culturelle et comportementale du pays de cette période . En fin de compte , on peut évaluer positivement le fait d ’ aborder la question de l ’ amour libre dans la Russie révolutionnaire : cela a entraîné le public à parler de problèmes sexuels et intimes , ce qui ne se faisait pas avant la Révolution . Par ailleurs , la constatation du caractère invasif du Parti et de l ’ État dans la sphère des relations sexuelles et de la vie privée nous autorise à évaluer ce phénomène du point de vue des valeurs libérales (y compris féministes).Puskarëva Natalija. « Une révolution approche en écho à la révolution prolétarienne » : la Russie avant et après 1917 comme polygone de construction d’une nouvelle culture sexuelle. In: Revue Russe n°52, 2019. Sentio ergo sum : corps, perception de soi et identité dans la culture russe. pp. 131-148