La cornaline dans le Proche-Orient ancien, origines, réseaux d'échanges, mise en forme et fonction sociale

In the ancient Near East various stones were used for jewelry production. For the Bronze and Iron Age, in the Caucasus, Luristan and Levant many carnelian beads have been collected from the beginning of the archaeological activities till present days. Up to now, no specific study had been led on carnelian omaments. Using the methodologies developed in other cultural areas, we can question and compare the numerous carnelian ornaments from theses three regions. Beside the typological approach, the beads were inspected on from the technological point of view. We attempted to reconstruct the different steps of production. Also to compare the stone ornaments of the Bronze Age and beginning Iron Age with the collections from Egypt, Mesopotamia and the Indus valley allows to complete the interpretation and to determine possible origins of the raw material. It appears that in South Caucasus the perception of carnelian is different from Luristan and Levant. While in these two last societies the nature of the stone is as important as its aspects for magical, religious and prestigious beliefs, in South Caucasia, the red color comes first and the nature of the stone can be secondary. Chronologically we see a change in the use of the carnelian from the Bronze Age to the Iron Age periods, in these three different regions. If in South Caucasus the use of carnelian decreases compared to other materials, in the Levant it increases, while in Luristan its use seems to change. These results can be related to the political organization of these societies and to the long distance exchanges between these areas.Au Proche-Orient ancien, différentes pierres sont utilisées pour la production de parures. Parmi celles-ci, la cornaline est régulièrement attestée sur les sites de l'âge du bronze et de l‘âge du fer au sud Caucase, au Luristan comme au Levant. Pour ces régions aucune étude spécifique des parures en cornaline n‘avait été réalisée. En utilisant les méthodologies développées dans d‘autres aires culturelles, il est possible de les étudier dans ces trois régions. En plus de la classification typologique, ce travail combine des observations technologiques et tracéologiques. L‘objectif est notamment de restituer les différentes étapes de la chaîne opératoire. Par ailleurs une confrontation des données avec celles issues de collections mésopotamiennes, égyptiennes et harappéennes permet de déterminer les possibles sources d‘approvisionnement. Il apparaît que la perception de la cornaline est différente entre le sud Caucase et le Levant et le Luristan. Si au sud Caucase l‘apparence rouge prime, parfois au détriment de la nature de la pierre, au Luristan et au Levant c‘est la nature même de la cornaline qui reste essentiel pour un usage aussi bien magique, prophylactique ou comme bien de prestige. Une évolution dans l'emploi de ce matériau apparaît aussi entre l‘âge du bronze et l'âge du fer. Au sud Caucase l‘emploi de la cornaline dans les parures décline, tandis qu‘au Levant son usage va en s‘accroissant, alors qu'au Luristan son emploi demeure égal mais semble changer dans la qualité et l‘apparence de la pierre. Ces données sur l‘usage de la cornaline peuvent être mis en relation avec l‘organisation politique de ces sociétés et les échanges à longue distance entre ces régions