Un lien entre des conditions de vie défavorisées, les performances scolaires des enfants et des troubles visuels non pris en charge est-il mesurable à l'échelle individuelle ?

L’éducation, droit fondamental pour chaque enfant, a un impact durable à l’échelle collective dans de nombreux domaines, notamment sur le plan sanitaire. La santé visuelle influe à l’inverse sur les performances scolaires, et est un déterminant des inégalités sociales de santé. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la précarité socioéconomique sur le retard scolaire d’une part, les troubles visuels non traités d’autre part.La précarité socioéconomique a été étudiée par l’Index de mesure du niveau de précarité chez les enfants à l’échelle individuelle FrenChILD. Le retard scolaire et les troubles visuels ont été étudiés sur la base des déclarations parentales. Des analyses statistiques incluant des caractéristiques démographiques et les réponses au questionnaire sur la précarité socioéconomique FrenChILD ont été menées pour rechercher cette association. Cette étude a porté sur 811 enfants dont 3,6% étaient déscolarisés, 9,6% avaient un retard scolaire et 4,1% souffraient de troubles visuels non traités. Les enfants déscolarisés avaient tous un niveau de précarité modéré ou sévère. L’âge, le type de couverture maladie, le besoin d’aide sociale et le niveau de précarité étaient des facteurs de risque indépendants de retard scolaire. Le risque de troubles visuels non traités était aussi associé à un niveau de précarité plus élevé.Conclusions : Les conditions de vie défavorisées sont associées à une altération des performances scolaires et à des troubles visuels non traités. Cette observation illustre la validité de l’Index FrenChILD pour documenter l’impact à l’échelle individuelle de la précarité socioéconomique sur des inégalités sociales de santé. Cet outil permettant un repérage des vulnérabilités peut aussi permettre de proposer des interventions en promotion de la santé visuelle ainsi que pour la réussite scolaire