Évaluation de la couverture vaccinale contre le méningocoque C chez les étudiants en santé de la faculté de Lille

Contexte : les infections invasives à méningocoques (IIM) sont des infections rares mais sévères associées à une morbi-mortalité importante. En France, la vaccination contre le méningocoque C obligatoire chez les enfants de moins de 1 an et recommandée jusqu’à 24 ans a permis une baisse de l’incidence des IIM. Cependant, la couverture vaccinale, surtout chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans, est insuffisante.Objectifs : évaluer le taux de vaccination contre le méningocoque C dans une population éligible au rattrapage vaccinal jusqu’à 24 ans et probablement sensibilisée aux bénéfices de la vaccination par ses études. Déterminer les causes de non vaccination.Méthode : entre mai et août 2022, 118 étudiants en santé inscrits à l’université de Lille pour l’année scolaire 2021-2022 ont été inclus dans une étude transversale, descriptive monocentrique, rétrospective.Résultats : l’âge médian des participants était de 22 ans avec une nette prédominance de femmes (72%). Plus de la moitié des participants étaient étudiants en médecine (57,6%). La couverture vaccinale contre le méningocoque C'était de 59% et contre la grippe de 37,6%. Les participants se déclaraient « confiants » ou « plutôt confiants » dans les vaccins obligatoires et recommandés dans 98% des cas et trouvaient la vaccination contre le méningocoque C utile (« indispensable » ou « nécessaire ») dans 97% des cas. Les principales causes de non vaccination contre le méningocoque C étaient le manque d’informations concernant l’existence de cette vaccination et du rattrapage vaccinal. La connaissance du rattrapage vaccinal était d’ailleurs significativement associée au statut vaccinal des participants contre le méningocoque C (p < 0,001). La majorité des participants déclaraient ne jamais avoir discuté de la vaccination contre le méningocoque C avec leur médecin traitant (83,9%) ou la médecine préventive de l’université (64,7%), bien que leur suivi médical soit bon en médecine générale (81,4%).Conclusion : dans notre étude, le taux de vaccination contre le méningocoque C, bien que supérieur à celui de la population française du même âge, reste insuffisant. Les principales causes de non vaccination chez nos participants étaient la méconnaissance du vaccin ou de leur éligibilité vaccinale et non un manque de confiance ou d’intérêt dans le vaccin. Il apparaît donc important d’améliorer l’accès à une information claire sur les vaccins, notamment par le biais du médecin généraliste