Corrélation entre l'intensité du syndrome post-commotionnel initial évalué par le SCAT-5 et le temps de retour au sport

CONTEXTE : la commotion cérébrale devient un problème de santé publique avec une incidence qui ne cesse d’augmenter au cours des années. Il existe peu de données épidémiologiques en Europe, les principales études étant réalisées principalement aux États-Unis et au Canada. Il est important d’étudier les liens de causalité entre les facteurs de risque et les commotions cérébrales, pour permettre d’améliorer la prise en charge thérapeutique, les interventions de prévention et la sensibilisation des personnes pouvant être impliquées.OBJECTIF : le SCAT-5 est un outil validé par le dernier consensus de Berlin en 2016 pour l’évaluation de l’intensité des symptômes dans la commotion cérébrale avec établissement du score-symptôme. L’objectif de l’étude est d’étudier la corrélation entre l’intensité des symptômes initiaux de la commotion cérébrale chez le sportif évalué par le SCAT-5, avec le temps de retour au sport.MÉTHODE : nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique, du 9 septembre 2018 au 29 janvier 2022 au sein du CHU de Clermont-Ferrand. Les patients inclus ont subi une commotion cérébrale liée au sport, et ont réalisé leur suivi en consultation spécialisée dans le service de médecine du sport du CHU.RÉSULTATS : 119 événements commotionnels ont été inclus. Plus le score-symptôme initial est élevé, moins on a de chance de reprendre le sport rapidement, avec un Hazard Ratio à 0,98 (IC 95 % = [0,96 ; 0,99]). Concernant les facteurs associés significativement à un temps de retour au sport plus long, on retrouve : les joueurs de 3ème ligne par rapport aux joueurs de 1ère ligne (HR = 0,22 et p = 0,01) ; les joueurs souffrant d’antécédents psychologiques ou psychiatriques (HR = 0,10 et p = 0,02) ; les athlètes dont l’IRM est anormale (HR = 5,6 et p = 0,02) ; les athlètes qui sont orientés vers un suivi psychologique (HR = 0,3 et p = 0,01). Concernant les facteurs associés à un SS initial plus sévère : les autres sports que le rugby (p < 0,001) ; les joueurs réalisant un bilan neuropsychologique anormal et ceux orientés versun suivi psychologique (respectivement p = 0,01 et p = 0,048).CONCLUSION : nos résultats montrent que plus le SS initial est sévère, plus le temps de RTP sera long. De plus amples recherches semblent nécessaires afin de continuer de préciser les facteurs associés à un retour au jeu plus long, de développer des critères objectifs, dans le but d’aider les intervenants à affiner leurs prises en charges, et ainsi augmenter la protection du joueur