L'approvisionnement des communautés urbaines : un sujet en quête d'un modèle

Cet article montre que le mouvement des ressources animales entre les communautés urbaines et leur campagne a été beaucoup plus complexe que ce qui est généralement admis lors de l\u27interprétation des assemblages fauniques des sites urbains. On admet souvent, sans justification explicite, le modèle d\u27un marché d\u27échanges, et l\u27interprétation dépend trop fortement des notions contemporaines sur l\u27élevage animal "rationnel" plutôt que des observations de l\u27anthropologie économique sur le fonctionnement des communautés nucléaires stratifiées et sur leur utilisation des ressources animales comme attributs culturels. Un modèle simpliste du coût et de la production dans un système fondé sur le marché est utilisé pour montrer l\u27influence des facteurs sociaux sur la prise de décision, et la fragilité systématique de tous les modèles de ce genre. L\u27auteur discute la possibilité que les ressources animales soient mobilisées à travers un système de redistribution, et il conclut par un plaidoyer pour une modélisation plus systématique et contre l\u27interprétation idéographique de données empiriques.It is argued in this paper that the movement of animal resources between urban communities and their rural hinterland would have been far more complicated than is generally allowed in interpretations of bone assemblages from urban sites. A market exchange model is generally assumed, though seldom explicitly justified, and interpretation depends too heavily on contemporary notions of what constitutes "rational" animal husbandry, rather than considering the evidence provided by economic anthropology concerning the functioning of stratified nucleated communities and their use of animal resources as cultural attributes. A simplistic formalist model of costs and products in a market-based System is used to show the influence of social factors on decision-making, and the inherent weakness of any such model. The possibility of animal resources being mobilised through redistribution is discussed, and the paper concludes with a plea for more systematic model-building, and less ideographic interpretation of empirical data.