Cuvier Ichthyologiste

La pensée de Cuvier et sa réalisation avaient toujours deux faces, l\u27une générale et didactique, l\u27autre spécialisée et technique. Il ne lui a point suffi de préparer et de publier un traité d\u27ensemble (Le Règne animal distribué selon son organisation, Paris, 1817), ouvrant aux naturalistes l\u27accès du monde animal tout entier, il lui fallait, par surcroît, joindre l\u27exemple au précepte, s\u27attacher à un groupe déterminé d\u27animaux, l\u27envisager dans tous ses détails et toutes ses espèces, le considérer complètement sans en rien oublier, et publier une étude modèle de technicien descripteur. On suit, dans ses mémoires, le flottement de cette pensée qui cherche où se poser dans le monde zoologique vivant, qui s\u27avance dans plusieurs directions afin d\u27y trouver le groupe convenable, qui va successivement vers les Insectes, les Crustacés, surtout les Mollusques, puis qui s\u27arrête finalement, se fixe sur les Poissons, et s\u27attache à eux désormais.