Approche archéozoologique du commerce des viandes au Moyen Âge

Les ossements animaux apportent un éclairage très indirect sur le commerce des viandes puisqu\u27ils ne peuvent en général livrer de témoignage sur la provenance des viandes ni sur le volume du négoce. Néanmoins, une analyse de 262 résultats issus d\u27études archéozoologiques de sites médiévaux et modernes distribués dans seize pays d\u27Europe, en fournissant des informations sur les régimes alimentaires dans les domaines seigneuriaux, les maisons paysannes et les villes, permet d\u27envisager quelques-uns des mécanismes d\u27échange des viandes entre les milieux producteurs et les villes. Une confrontation de ces données avec quelques sources textuelles en exemple (la seigneurie du Neubourg et la proche ville d’Évreux aux XIVe et aux XVe siècles — Eure, Normandie, France), permet de préciser quelques hypothèses sur l\u27origine et la nature des surplus ruraux seigneuriaux et paysans et l\u27approvisionnement des citadins.Animal bone remains can give only very indirect information for trade in meat, as they can only rarely indicate the provenance of the meat, or the volume of the trade. Nonetheless, an analysis of the results of 262 archaeozoological studies of medieval and modem sites from 16 European countries has given information on diet in seigneurial estates, peasant dwellings and towns, and has suggested some of the mechanisms of exchange between the producers and the towns. A comparison of this information with that from documentary sources (from the estate of Neubourg and the nearby by town of Évreux in the fourteenth and fifteenth centuries — Eure, Normandy, France) supports certain hypotheses on the nature of rural seigneurial and peasant surplus and the provisioning of towns.