<i>Plesiohipparion</i> and <i>Proboscidipparion</i> (Equidae, Hipparionini) du Pliocène inférieur de Çalta, Turquie (Ruscinien, <i>c.</i> 4.0 Ma)

Le gisement de Çalta se situe en Anatolie centrale en Turquie et il est corrélé au Pliocène inférieur (Ruscinien, c. 4,0 Ma). Il a livré deux espèces d’hipparions à caractères dérivés que nous appelons Plesiohipparion cf. longipes (Gromova, 1952) et Proboscidipparion heintzi (Eisenmann & Sondaar, 1998). La faune de Çalta a fait l’objet d’une étude intégrale en 1998 et, dans ce contexte, Eisenmann & Sondaar ont décrit en détail les hipparions de ce site. Nous proposons ici une analyse morphologique et biométrique de crânes, mandibules, dentitions et éléments postcrâniens appartenant à ces deux taxons. Notre analyse est en accord avec le travail de Eisenmann & Sondaar, sauf pour les attributions génériques qui sont ici reconsidérées. Au-delà du travail empirique de base, nous avons effectué des comparaisons avec d’autres lignées d’hipparions de l’Ancien Monde et constaté que ces deux taxons se comparent étroitement, au niveau générique, avec les hipparions asiatiques que sont Plesio­hipparion Qiu, Huang & Guo, 1987 et Proboscidipparion Sefve, 1927. Nos comparaisons montrent en outre que l’extension géographique de Plesiohipparion jusqu’en Anatolie est déjà ancienne, puisqu’il existe déjà dans la localité d’Akkașdağı qui date de 7,1 Ma. En revanche, notre travail suggère que l’extension de Proboscidipparion de Chine en Anatolie est apparemment plus tardive, probablement au début du Pliocène. La réévaluation de l’ensemble de la faune mammalienne de Çalta suggère que l’Anatolie était une région biogéographique dynamique au début du Pliocène, et abritait, à côté de quelques formes endémiques, des survivants eurasiennes du Miocène supérieur et des taxons immigrants asiatiques et même peut-être africains. La Turquie était en fait une région de carrefour très actif au début du Pliocène pour les migrations intercontinentales de mammifères.The Early Pliocene locality of Çalta, Turkey (Ruscinian Age, c. 4.0 Ma) has two species of advanced hipparionine horses that we refer to Plesiohipparion cf. longipes (Gromova, 1952) and Proboscidipparion heintzi (Eisenmann & Sondaar, 1998). Our study follows an extensive treatment of the entire mammalian fauna in 1998 and in particular an important and comprehensive work on the hipparions by Eisenmann & Sondaar in 1998. We undertake herein a morphologic and metric analysis of skulls, mandibles, dentitions and postcranial elements to segregate all elements into these two taxa. Our analysis follows and concurs with Eisenmann & Sondaar’s work except for the generic attributions here which are original. Beyond the basic empirical work here, we strike comparisons to other Old World hipparion lineages and find that these two hipparion taxa compare closely, at the genus level, to Asian Plesiohipparion Qiu, Huang & Guo, 1987 and Proboscidipparion Sefve, 1927. Our comparisons further elucidate that Plesiohipparion had undertaken a range extension into Anatolia by 7.1 Ma where it is present at the locality of Akkașdağı. Our work suggests that Proboscidipparion extended its range from China into Anatolia in the Early Pliocene. Reevaluation of the entire Çalta mammalian fauna suggests that Anatolia was a dynamic biogeographic region in the Early Pliocene including endemic forms, Late Miocene Eurasian holdovers and Asian and African immigrant taxa. Turkey was in fact a Eurasian cross-roads region of active intercontinental mammalian migrations in the Early Pliocene.