L’exceptionnalisme sud-africain dans le contexte de xénophobie. Morceaux choisis

Au XIXe siècle, entre guerres «de frontière» et résistances, entre libéralisme et formation d’élites africaines au Cap ainsi que des personnalités influentes comme le roi Moshoeshoe, Bhambatha et Gandhi, se trouvent les ferments de la lutte pour une démocratie unitaire non raciale au XXe. Indépendante, l’Union d’Afrique du Sud de 1910 nie son caractère colonial. Cependant, l’État «Registre bifide» créé par Milner, tout comme la «politique indigène» du temps de Jan Smuts et celle de l’apartheid répondent par un modèle colonial générique à l’enjeu de la domination d’une large majorité indigène non consentante par une minorité blanche. Cela contredit l’exceptionnalité sud-africaine et le fantasme d’appartenance à l’Europe plutôt qu’à l’Afrique. La violence afrophobe actuelle participe de l’exceptionnalisme, du nativisme et du discours démobilisant des droits humains depuis la libération. Ces thèmes enveniment les relations avec les autres pays africains et s’inscrivent dans un large débat sur la postcolonie.Marinis Passtoors Hélène. L’exceptionnalisme sud-africain dans le contexte de xénophobie. Morceaux choisis. In: Recherches Internationales, n°121, 2021. Problèmes contemporains de l'Afrique subsaharienne. pp. 185-205