États et religions en Europe : délit de blasphème ou laïcité ?

Pour des raisons historiques, l’Union européenne présente des types différents de relations entre les Églises et les États, mais certains affirment leur convergence vers une «laïcité européenne». Si tous les États de l’Union reconnaissent formellement la «liberté de pensée, de conscience et de religion», la persistance du délit de blasphème et de privilèges publics accordés à une ou plusieurs anciennes religions dans la plupart des pays de l’Union montre que les religions y sont très inégalement traitées. Elles sont souvent reconnues d’utilité publique en raison des fonctions éducatives, hospitalières, sociales, culturelles, voire politiques qui leurs sont attribuées. Même si le statut des Églises relève du «droit national des États», l’Union européenne reconnaît leur «contribution spécifique» et entretient depuis longtemps un «dialogue ouvert, transparent et régulier» avec les puissants lobbies religieux (art. 17 du Traité de Lisbonne).Scot Jean-Paul. États et religions en Europe : délit de blasphème ou laïcité ?. In: Recherches Internationales, n°109, 2017. Royaume-Uni : décompositions et recompositions. pp. 9-24