L’Asie centrale entre espoir et déstabilisation : bilan d’une décennie

La disparition de l'URSS a eu des répercussions régionales et internationales dont certaines ont pour centre l'Afghanistan et les pays limitrophes. Parmi ceux-ci, les cinq républiques d'Asie centrale qui viennent de fêter leur première période d'indépendance ont surgi sur le devant de la scène médiatique par l'effet de la nouvelle donne issue des événements du 11 septembre 2001. Au terme d'une décennie relativement stable, à l'exception du Tadjikistan qui sort avec difficulté d'une guerre civile, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Turkménistan se trouvent à la croisée des chemins : sont-ils en train de sortir de leur mutation politique, économique et sociale suivant la fameuse théorie du «domino afghan» à laquelle s'ajouterait depuis peu «l'effet Ben Laden» sur cette région en plein questionnement ? ou bien sont-ils plutôt entrés dans un schéma de turbulences localisées et saisonnières qui, pour des raisons économiques et sociales, touchent certaines zones fragilisées, telle la vallée du Ferghana, et qui dans des pays à «alternance démocratique» prendraient d'autres formes ? Ce sont là quelques-unes des questions que pose ce bilan de la première décennie post-soviétique en Asie centrale.Poujol Catherine. L’Asie centrale entre espoir et déstabilisation : bilan d’une décennie. In: Recherches Internationales, n°64, 2-2001. Économie maffieuse - Asie centrale - Manhattan : quelle grille de lecture ? pp. 77-96