Innocent III et les Guilhem de Montpellier

Françoise Durand-Dol, Innocent III and the Guilhems of Montpellier. Innocent III inherited specific relationships, more recently renewed, between the Apostolic See and the Guilhems. The lords of Montpellier were faithful allies of the Papacy, but also rivals of the temporal power of the bishops of Maguelone, and they played a delicate game of balance between the houses of Toulouse and of Barcelona-Aragon. From his election, Innocent III was confronted at the same time with the need to manage the lack of pmdence of his predecessor, Celestine III, which was damaging to the reputation of the Church, and that of resolving the political problems posed by the bigamy of Guilhem VIII, whose sole legitimate heir was a daughter. In the thorny question of the succession in Montpellier, his unfailing support for the validation of the sacrament of marriage caused the lordship to pass to the crown of Aragon. Innocent III, looking for sure and certain champions of the Papacy and for support for the reform of the Church, based himself, sometimes explicitly, on the notion of reciprocal advantage, and he used continuously the competences of various Guilhems and of their immediate successors in the matter of the struggle against “heresy”.Françoise Durand-Dol, Innocent III et les Guilhem de Montpellier. Innocent III a hérité de relations particulières, encore récemment renouvelées, entre le Siège apostolique et les Guilhem. Les seigneurs de Montpellier étaient de fidèles alliés de la papauté mais aussi des rivaux de la puissance temporelle des évêques de Maguelone et ils jouaient un délicat jeu de balance entre les maisons de Toulouse et de Barcelone-Aragon. Dès son élection, Innocent III a été confronté à la fois à la nécessité de gérer les imprudences de son prédécesseur Célestin III, dommageables pour la réputation de l’Église, et à celle de résoudre les problèmes politiques posés par la bigamie de Guilhem VIII, dont la seule héritière légitime était une fille. Dans cette épineuse question de la succession de Montpellier, son soutien sans faille à la valorisation du sacrement de mariage a entraîné le passage de la seigneurie à la couronne d’Aragon. Innocent III, à la recherche de sûrs champions de la papauté et de soutiens de la réforme de l’Église, s’est fondé, parfois explicitement, sur la notion d’avantages réciproques et il a durablement utilisé les compétences des divers Guilhem et celles de leurs successeurs immédiats en matière de lutte contre « l’hérésie ».Durand-Dol Françoise. Innocent III et les Guilhem de Montpellier. In: Innocent III et le Midi. Toulouse : Éditions Privat, 2015. pp. 63-88. (Cahiers de Fanjeaux, 50