Innocent III et les Pauvres Catholiques du Midi

Maria Pia Alberzoni, Innocent III and the Poor Catholics of the south of France. Within the framework of relationships between Innocent III and the religious movements which appeared at the end of the Xllth century, the Poor Catholics around Durand d’Osca occupy an important place, as they were the first group converted from Waldensianism, thank to the preaching of Bishop Diego d’Osma during a public debate which took place at Pamiers in September 1207. Their approval by the Pope was facilitated through the mediation of the Bishop of Toulouse, Fulk, who, after the death of the legate Pierre de Castelnau (January 1208), went to Rome to seek the intervention of the Apostolic See in the struggle againstMaria Pia Alberzoni, Innocent III et les Pauvres Catholiques du Midi. Dans le cadre des rapports entre Innocent III et les mouvements religieux apparus à la fin du XIIe siècle, les Pauvres Catholiques, autour de Durand d’Osca, occupent une place importante, car ils furent le premier groupe converti du valdéisme grâce à la prédication de l’évêque Diègue d’Osma, lors d’une dispute publique qui se déroula à Pamiers en septembre 1207. Leur approbation par le pape fut facilitée par la médiation de l’évêque de Toulouse Foulque qui, après le meurtre du légat Pierre de Castelnau (janvier 1208), s’était rendu à Rome pour solliciter l’intervention du Siège apostolique dans la lutte contre les cathares. Une autre raison facilita la démarche de Durand et de ses compagnons auprès du pape : sa connaissance de plusieurs cardinaux, parmi lesquels Léon Brancaleone, devenu le «protecteur» des Pauvres Catholiques. En décembre 1208 furent rédigés la professio fidei de Durand et le propositum vite des Pauvres Catholiques. Ils devenaient un solide point d’appui pour le Siège apostolique dans la lutte contre l’hérésie cathare. Ainsi s’expliquent la faveur constante dont ils bénéficièrent de la part d’innocent III et le soutien que le pape leur accorda, en prenant leur défense contre les accusations de l’épiscopat des provinces ecclésiastiques de Narbonne et de Tarragone, ainsi que des cisterciens, qui voyaient en eux de redoutables concurrents dans la prédication anti-hérétique. L’approbation du propositum vite de Durand persuada aussi Bernard Prim et ses disciples (les Pauvres Réconciliés) de demander la réconciliation avec l’Église de Rome (1210). La voie vers l’approbation de nouveaux ordres religieux était désormais ouverte et Innocent III était disposé à la suivre, car ces formes nouvelles de vie religieuse avaient trouvé leur place dans le droit canonique.Alberzoni Maria Pia. Innocent III et les Pauvres Catholiques du Midi. In: Innocent III et le Midi. Toulouse : Éditions Privat, 2015. pp. 311-336. (Cahiers de Fanjeaux, 50