Les lectures de l’office du chapitre, une lecture sacrée ?

The readings of the chapter office, a sacred word ? From the Carolingian period onwards, there appeared within the monastic and cathedral churches a particular office - the chapter office - whose readings were not taken from the Old or New Testaments. It was celebrated after the office of prime, and involved the commemoration of the saints and the dead. Nearly all of its elements are in place by the second half of the ninth century. The first part of this office included primarily the reading of the martyrology, the « capitula » of the homily on the Gospel read at the third nocturne on feast days, a chapter of the rule for the other days and, finally, a reading of the directory and the necrology. Twenty-two such chapter books have survived for the churches of southern France. Twelve of them are from of Languedoc. The reading of the martyrology and necrology was usually done by a young cleric, which explains the moderate use of abbreviations in the list of names. The rare surviving guidelines indicate that the mention of offices should not be read out, which some copyists, like that at Béziers, incorporated into their text, but also that the names of the dead should be read out in hierarchical order. Saints and the dead mentioned during the office of prime could also be remembered in the canon of the Mass (Memento etiam). The office of prime was part of the daily liturgy, except during the Easter triduum. For this reason, this reading of the names of the saints and the dead commemorated by the church may be considered holy writ.À partir de l’époque carolingienne se met en place en milieu monastique et canonial un office particulier dont les lectures ne sont pas tirées de l’Ancien et du Nouveau Testament, l’office du chapitre, célébré à Tissue de l’heure de prime, au cours duquel se faisait la commémoration des saints et des défunts et dont pratiquement tous les éléments sont en place dans la seconde moitié du IXe siècle. La première partie de cet office comportait principalement la lecture du martyrologe, de celle des capitules de l’homélie sur l’Évangile lue au 3e nocturne des jours de fête et d’un chapitre de la règle des autres jours, enfin de la lecture du directoire et du nécrologe. On conserve vingt-trois livres du chapitre pour les églises de la France méridionale, dont douze pour les églises languedociennes. Les lectures du martyrologe et du nécrologe étaient faites généralement par un jeune clerc, ce qui explique un usage modéré des abréviations dans ces listes de nom. Les rares directives conservées précisent que les mentions d’offices ne doivent pas être lues et certains copistes matérialisent la chose dans leur présentation, comme à Béziers, mais aussi que les noms des défunts devaient être énoncés selon l’ordre hiérarchique. Saints et défunts évoqués dans l’office de prime peuvent l’être aussi au canon de la messe (Memento etiam) et cet office de prime fait partie de la liturgie quotidienne, sauf pour le triduum pascal. On peut, à ce titre, considérer que cette lecture des noms des saints et des défunts commémorés par l’Église est une parole sacrée.Lemaitre Jean-Loup. Les lectures de l’office du chapitre, une lecture sacrée ?. In: La Parole sacrée - Formes, fonctions, sens ( XIe-XVe s. ) Toulouse : Éditions Privat, 2012. pp. 243-263. (Cahiers de Fanjeaux, 47