Diatomées fossiles et actuelles du lac d’Issarlès (Ardèche, France) : premiers enseignements

This preliminary study focuses on the comparison of the fossil and current diatom communities of Issarlès lake (commune Le Lac-d’Issarlès, Ardèche) and its watershed. The fossil flora is studied in a 1.7 m sediment core (upper part of a 7 m long core), extracted in 2020. The current flora is studied in Issarlès lake and in various points of the watershed of the lake: the stream of the Clède and the stream “Ravin des Charbonneyres”, as well as the Gage and Veyradeyre dams. The evolution observed from the bottom to the top of the sedimentary sequence is marked by the disappearance of the dominant genus, Pantocsekiella, replaced by new species such as Fragilaria crotonensis and Asterionella formosa that are favored by turbulent and nutrient-rich environments. This disruption of the flora is correlated to the influence of the water reservoirs connected to Issarlès lake, the centerpiece of the Montpezat hydroelectric complex commissioned in 1954. An onset of eutrophication (increased nutrients and fermentable organic matter) is observed in the current lake. The study of diatoms in the lake’s, dams and streams suggests a source of eutrophication from the lake’s natural watershed, but also from the extensive and artificialised watershed through the establishment of the hydroelectric complex. The chemical similarity observed between the lake’s water and the dam’s water highlights the potential influence of the dams on the water quality of Issarlès lake. The data from this preliminary study show the impact of the hydroelectric complex on Issarlès lake and point to a potential source of pollution in the watershed of the lake that will be important to consider if management plans are developed. Finally, this study has also enabled a preliminary knowledge of the actual environmental history of Issarlès lake which was up to now poorly studied.Cette étude préliminaire porte sur la comparaison des flores diatomiques fossiles et actuelles du lac d’Issarlès (commune Le Lac-d’Issarlès, Ardèche) et de son bassin versant. La flore fossile est étudiée dans une carotte sédimentaire de 1,7 m (partie supérieure d’une carotte de 7 m de long prélevée sous 108 m d’eau), extraite en 2020. La flore actuelle est étudiée dans le lac d’Issarlès ainsi que dans divers points du bassin versant du lac : le ruisseau de la Clède et celui du Ravin des Charbonneyres ainsi que les lacs de barrages du Gage et de la Veyradeyre. La tendance observée de bas en haut de la séquence sédimentaire est marquée par la disparition du genre dominant, Pantocsekiella, remplacé par de nouvelles espèces comme Fragilaria crotonensis et Asterionella formosa qui sont favorisées dans les milieux turbulents et riches en nutriments. Ce bouleversement de la flore est corrélé à l’influence des retenues d’eau connectées au lac d’Issarlès, pièce maîtresse du complexe hydroélectrique de Montpezat mis en service en 1954. Un début d’eutrophisation (augmentation des nutriments et de la matière organique fermentescible) est observé dans le lac actuel. L’étude des diatomées des lacs de barrages et des ruisseaux affluents du lac nous permet de supposer une source d’eutrophisation en provenance du bassin versant naturel du lac, mais également du bassin versant étendu et artificialisé par la mise en place du « complexe hydroélectrique de Montpezat ». La similarité chimique observée entre l’eau du lac et l’eau des retenues souligne la potentielle influence de ces dernières sur la qualité des eaux du lac d’Issarlès. Les données de cette étude préliminaire montrent, d’une part, l’impact de l’exploitation de l’aménagement hydroélectrique de Montpezat sur le lac d’Issarlès et, d’autre part, soulignent une potentielle source de pollution dans le bassin versant du lac, à prendre en compte lors de l’élaboration de futurs plans de gestion. Cette étude livre également des données préliminaires sur l’histoire environnementale récente du lac d’Issarlès, jusqu’à ce jour très peu étudiée