Gestion des épisodes diarrhéiques des patients de réanimation chirurgicale au CHU de Rouen : une évaluation des pratiques professionnelles. Étude « DIAREA »

La survenue d’une diarrhée en réanimation peut être délétère pour le patient et constituer une surcharge de travail pour le personnel soignant. Une meilleure compréhension des causes et des conséquences est essentielle pour optimiser la prise en charge. Nous avons mené une Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) avant / après mise en place d’un protocole de gestion de la diarrhée dans le service de réanimation chirurgicale du CHU de Rouen. Matériel et méthodes : EPP comportant 3 phases : phase I d’observation des pratiques, création d’un protocole diffusé aux équipes et phase II d’évaluation des nouvelles pratiques. Etaient inclus les patients présentant au-delà de 48h d’admission une diarrhée définie comme l’émission d’au moins 3 selles liquides par jour ou d’un volume >250 ml/j. Ont également été réalisés des audits de connaissance des soignants et un audit de ressenti des paramédicaux concernant la pénibilité liée à la gestion de la diarrhée. Le critère de jugement principal était la proportion de patients traités pour un épisode diarrhéique entre les deux phases. Résultats : 64 patients ont été analysés (33 en phase I et 31 en phase II) pour un total de 280 épisodes diarrhéiques. L’incidence de la diarrhée était d’environ 10%. La proportion de patients traités était similaire entre les deux phases (26/33 (79%) versus 21/31 (68%), p=0,40). Moins de 50% des patients bénéficiaient d’un dépistage des toxines de C difficile. Le délai d’initiation d’au moins un traitement était significativement plus court en phase II (2 jours [1 – 7] versus 0 jour [0 – 2] ; p=0,0006). Aucun patient de la phase II n’a vu sa réhabilitation être impactée par la survenue d’une diarrhée (pConclusion : Le protocole n’a pas permis d’augmenter la proportion de patients traités en cas de survenue d’un épisode diarrhéique. Néanmoins, après sa diffusion, le délai d’initiation du traitement était significativement plus court et la réhabilitation n’était plus impactée par la survenue d’une diarrhée, ce qui témoigne d’une certaine sensibilisation des équipes. Certains points doivent encore être améliorés (connaissance des mécanismes d’action des traitements, multi modalité du traitement anti-diarrhéique, dépistage des colites à C difficile). Suivant le concept des EPP, le protocole sera réévalué dans 6 mois