Representations of the Armenian genocide at the turn of the 20th century in France : postmemorial narratives, narrative fictions, graphic novels

L’entremise de la littérature et de l’art pour la révélation de la mémoire du génocide des Arméniens prend une ampleur sans précédent au tournant du XXe siècle, des décennies après la Catastrophe. Les écrivains - « les artistes de la mémoire », font preuve d’un engouement pour ce sujet en France. En se penchant sur les récits postmémoriels, les fictions narratives et les romans graphiques du génocide des Arméniens, cette thèse se focalise à la fois sur des questionnements existentiels et littéraires qui ont été mis en avant à travers les œuvres littéraires à un sujet longtemps refoulé. L’émergence des œuvres littéraires sur les expériences génocidaires a, pour sa part, remis en question la réflexion sur la transmission de l’événement historique, ainsi que les modalités de croisement des « matériaux » historique et littéraire. La présente étude se base sur un corpus composé d’une vingtaine d’œuvres d’auteurs français et français d’origine arménienne qui ont fait face au défi de la mise en mot de cette expérience historique « inconnue » et non reconnue à ce jour. Les écrivains sont amenés à élaborer un langage capable de confronter l’expérience personnelle de la transmission d’un héritage traumatique, la violence génocidaire, tout en restant fidèle aux sources et aux références historiques, afin que l’engagement des lecteurs soit, à son tour, authentique.The mediation of literature and art for the revelation of the memory of the Armenian genocide takes on an unprecedented scale at the turn of the 20th century, decades after the Catastrophe. Writers – "the artists of memory" are dedicated to this subject in France. By focusing on post-memorial narratives, narrative fictions and graphic novels of the Armenian Genocide, this thesis focuses on both existential and literary questions that have been put forward through literary works to a long-repressed subject. The emergence of literary works on genocidal experiences has, for its part, called into question the reflection on the transmission of the historical event, as well as the methods of crossing historical and literary “materials”. This study is based on a corpus composed of about twenty works by French and French authors of the Armenian origin who have faced the challenge of putting into words this "unknown" and unrecognized historical experience. The writers are led to develop a language capable of confronting the personal experience of the transmission of a traumatic legacy, genocidal violence, while remaining faithful to the historical sources and references, so that the readers' engagement is, in its turn, authentic