Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique chez des patients atteints de SARS-CoV-2 en réanimation: une étude de cohorte rétrospective de Mars à Novembre 2020

Objectif : description des caractéristiques des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique et mise en évidence des facteurs de risques associés, chez des patients atteints du COVID-19 hospitalisés en réanimation durant la première année de la pandémie de SARS-CoV-2.Matériels et méthodes : de Mars à Novembre 2020, inclusion de 161 patients infectés au SARS-CoV-2 ayant nécessité une ventilation mécanique, hospitalisés au sein de 7 services de réanimations de l’AP-HM.Description des caractéristiques cliniques et microbiologiques des patients atteints de PAVM à travers la réalisation d’une étude rétrospective mono-centrique. Comparaison des caractéristiques des patients atteints de PAVM avec les patients non atteints de PAVM afin de mettre en évidence des facteurs de risques éventuels. Analyse uni-variée et multivariée des résultats. Résultats : 82 sur 161 patients (51%) ont présenté au moins une PAVM durant leur hospitalisation en réanimation. Plus de trois quart étaient des hommes (77%) et 55% présentaient une hypertension artérielle chronique. 31/82 patients (38%) ont été traité par dexaméthasone et 47% ont reçu une antibiothérapie avant l’admission en soins intensifs.88% des PAVM étaient tardives avec un délai médian d’apparition de 10 jours depuis la date d’intubation. Les bactéries à gram négatives représentaient 62% des souches documentées et Pseudomonas spp était l’espèce la plus représentée. 26/82 PAVM (32%) étaient liées à des bactéries multi-résistantes (BMR) avec comme principale mécanisme de résistance une céphalosporinase hyper-produite. Les patients du groupe PAVM avaient des durées de ventilation mécanique, de séjour en réanimation et d’hospitalisation significativement plus longues que les patients sans PAVM.Les analyses multivariées ont révélé que la dexaméthasone, l’âge, le sexe et le score ROX étaient des facteurs de risques de PAVM tandis que l’antibiothérapie débutée avant l’admission en réanimation était un facteur protecteur.Conclusion : la pneumopathie acquise sous ventilation mécanique est une complication de réanimation particulièrement fréquente au sein des patients COVID-19 ventilés atteignant un patient sur deux dans notre étude. Elle est responsable d’une hausse de morbidité du fait de l’augmentation de la durée d’hospitalisation et de séjour en soins intensifs. L’âge élevé, le sexe masculin et l’utilisation de la dexaméthasone sont des facteurs favorisant les PAVM. D’autre études de grandes ampleurs, s’intéressant à la dexaméthasone en particulier, sont nécessaires avant de remettre en cause ce traitement ayant fait preuve d’une baisse de mortalité dans le Sars-Cov-2