État des connaissances des médecins généralistes de la région PACA sur les cancers induits par le Papillomavirus Humain

Introduction : L’infection par les HPV est considérée ce jour comme étant l’Infection Sexuellement Transmissible la plus fréquente dans le monde. De plus, il s’agit d’une infection ayant potentiellement des conséquences létales dues au risque de cancer. Les médecins généralistes sont les professionnels de santé en première ligne pour la détection précoce de ces néoplasies. Ainsi les médecins généralistes peuvent pratiquer les actes de dépistage appropriés et recommander la vaccination, face à une couverture vaccinale insuffisante en France.Objectif : L’objectif de ce travail a été de déterminer l’état des connaissances des médecins généralistes sur les cancers induits par le HPV afin d’envisager des stratégies adaptées pour une éventuelle campagne d’information et remise à niveau des connaissances. Méthodologie : Il s’agit d’une étude observationnelle et transversale quantitative menée à l’aide d’un questionnaire en ligne (Limesurvey) auprès de médecins généralistes thésés de la Région PACA.Résultats : Au total 149 questionnaires ont été recueillis dont 115 ont été analysés (comptabilisation des questionnaires recueillant un taux de réponse supérieur à 70%). La quasi-totalité (99%) des participants recommande la vaccination aux femmes de moins de 20 ans. En revanche, chez les hommes de moins de 20 ans et les HSH de moins de 27 ans, la recommandation vaccinale n’est respectivement que de 80% et 24%. La majorité des médecins interrogés (67,8%) n’a pas abordé l’orientation sexuelle des patient(e)s. Concernant les connaissances des médecins participants, seulement la moitié d’entre eux est au fait que les HPV peuvent être transmis par voies ano-génitales (49%) et oro-génitales (51%) lors des rapports sexuels protégés. Moins de la moitié des médecins est au courant que ce virus peut être transmis par voie materno-fœtale (29%). Par contre, les participants ont répondu correctement aux questions concernant les sites et les symptômes des différents cancers HPV-induits.Concernant le suivi médical, devant un frottis cervico-utérin anormal un tiers des médecins (33,9%) recherchent d’autres symptômes pouvant être associés aux cancers HPV-induits. Seulement 31% des participants ont reconnu la différence d’incidence homme/femme pour les cancers ORL HPV-induits Enfin, malgré le sentiment d’être suffisamment formés sur des cancers HPV-induits, 90% des médecins interrogés seraient favorables à une remise à niveau de leur formation sur les cancers HPV-induits, hors cancers du col de l’utérus. Conclusions : Notre travail évaluant l’état des connaissances des médecins généralistes sur les cancers HPV-induits nous a permis de constater que les médecins interrogés sont globalement bien informés sur les différents sites affectés par les cancers liés aux HPV (hors cancer col de l’utérus) et sur leurs symptômes. L’infection par l’HPV étant une pathologie potentiellement grave suite au risque de cancer les efforts de prévention doivent être maintenus (vaccination/dépistage précoce). Du fait que les participants seraient intéressés par une remise à jour de leurs connaissances sur les cancers HPV-induits il est souhaitable d’envisager des stratégies d’information permettant une formation adaptée aux médecins généralistes