Conséquences de l’utilisation des réseaux sociaux chez les adolescents de 13 à 17 ans révolus : étude qualitative chez les adolescents et leurs parents à propos de leurs connaissances générales et de leur vécu

Contexte : l’adolescence est une période de transition, de construction identitaire, pouvant causer une fragilité psychologique. Les réseaux sociaux sont devenus incontournables dans la vie sociale et culturelle puisque 70 % des 12-17 ans les utilisaient en 2020 en France. De nombreux risques ont été décrits dans la littérature mais le sujet semble peu connu en médecine générale, pourtant médecine de premier recours. Objectif : explorer les connaissances et le vécu d’adolescents de 13 à 17 ans et de leurs parents sur les impacts des réseaux sociaux, ainsi que leur avis sur le rôle du médecin généraliste dans la prévention et la gestion de ces impacts. Méthode : étude qualitative par entretiens ouverts réalisée auprès d’adolescents et de leurs parents de manière simultanée, de janvier à juin 2022. Recrutement effectué par les investigateurs en consultation de médecine générale dans plusieurs régions de France. Résultats : l’addiction est l’impact le plus mentionné par la population étudiée mais la crainte principale reste le cyberharcèlement. Les dangers des réseaux sociaux font partie des normes sociales des adolescents qui les banalisent. Les parents, conscients des risques, sont parfois de simples spectateurs, démunis et isolés. Le rôle du médecin généraliste est compliqué, notamment parce qu’il n’apparait pas comme un recours évident pour ce type de problématique.Conclusion : les impacts des réseaux sociaux sont connus par une majorité de personnes, mais leur prise en charge est complexe et non codifiée. Cette question est rarement abordée en consultation de médecine générale. Les perspectives de l’étude sont de sensibiliser la population au rôle du médecin généraliste pour faciliter la consultation. Et d’informer les médecins de la nécessité de dépister et prendre en charge la souffrance des adolescents due aux réseaux sociaux malgré le manque de formation spécifique à ce sujet