La métallurgie du cuivre à l'âge du Fer en péninsule d'Oman : organisations et caractéristiques techniques

The Oman Peninsula is a geo-cultural entity organized around the al-Hajjar mountains, which are extremely rich in copper ores. This metal was probably exploited since the Hafit period (3000 - 2500 BC) and the metal produced will become a trading material with Mesopotamia during the Umm an-Nar period (2500 - 1900 BC). During the Iron Age (1350 - 300 B.C.), these exchanges became more blurred, but copper production did not decrease. The reduction and metalworking sites of the Oman Peninsula are extremely massive and operate with complex management and organization. Moreover, this metal is not competitive, as iron was only produced at the end of the Iron Age and bronze is relatively under-represented in the metallic corpus. Our study attempted to identify the processes implemented by metallurgists using a methodology that combines archaeometallurgical prospecting and physico-chemical analysis of production remains (slag, ingots and finished objects). These objects were found in various contexts : settlements, hiding places or metallurgical workshops. They are mainly weapons, bracelets, bowls and snake figurines, an animal to which the local populations seemed to devote an exclusive cult. Chemical analysis attest a local production, using ore from the al-Hajjar mountains. However, it appears that the practice of recycling objects actively contributes to the supply of copper to the population. The resulting metal is chemically highly mixed and appears to have been used in the manufacture of many objects, regardless of type or use. Despite the absence of a writing system, archaeological remains of the Iron Age populations attest to a complex social organization, in which copper seems to have played an important role, contributing to the development of a strong local identity.La péninsule d’Oman est une entité géo-culturelle qui s’organise autour des montagnes d’al-Hajjar, extrêmement riches en minerais de cuivre. Ce dernier a probablement été exploité dès la période Hafit (3000 - 2500 av.n.è.) et le métal produit deviendra une matière d’échange avec la Mésopotamie à la période Umm an-Nar (2500 - 1900 av.n.è.). À l’âge du Fer (1350 - 300 av.n.è.), ces échanges deviennent plus flous, mais la production de cuivre elle, ne diminue pas. Les sites de réduction et de travail du métal de la péninsule d’Oman sont extrêmement massifs et fonctionnent à l’aide d’une gestion et d’une organisation complexes. De plus, ce métal ne connaît pas de concurrence, le fer n’ayant été produit qu’à partir de la fin de l’âge du Fer et le bronze étant relativement peu représenté au sein du corpus métallique. Notre étude a tenté d’identifier les procédés mis en place par les métallurgistes grâce à une méthodologie croisant prospections archéo-métallurgiques et analyses physico-chimiques des vestiges de la production (scories, lingots et objets finis). Ces objets ont été retrouvés dans des contextes d’habitats, de caches ou d’ateliers métallurgiques, il s’agit principalement d’armes, de bracelets, de bols et de figurines de serpent, animal auquel les populations locales semblaient vouer un culte exclusif. Les analyses chimiques attestent une fabrication locale, à partir d’un minerai issu des montagnes d’al-Hajjar. Cependant, il apparaît que la pratique du recyclage d’objets contribue activement à l’approvisionnement des populations en cuivre. Le métal obtenu est chimiquement très mélangé et semble avoir été utilisé dans la fabrication de beaucoup d’objets, sans distinction de type ou d’usage. Malgré l’absence d’un système d’écriture connu, les populations de l’âge du Fer livrent des vestiges archéologiques qui attestent d’une organisation sociale complexe, au sein de laquelle le cuivre semble avoir joué un rôle important, en contribuant au maintien d’une identité locale forte