« ‘If only you could see me now’ : Autoportrait et théâtralité dans la correspondance de Sylvia Plath »

Article à paraîtreInternational audienceSylvia's work is haunted by the question of self-representation; her poems, her autobiographical novel The Bell Jar, her short stories, her diary, and her correspondence can be read as facets of a self-portrait diffracted through the different mirrors of these literary genres. This multiplication of the autobiographical mode and of the figures of the self seems to result from an ambivalent attitude to self-representation : while the latter is perceived as synonymous with psychic integrity it is also deeply feared because, freezing the subject, it could prove fatal. Plath’s correspondence with her mother, now available in its entirety thanks to a recent edition, could be compared to a stage : far from giving access to her inner self, it constructs a character, allows us to see in order to better hide. Meticulous descriptions, drawings, press clippings and photographs are part and parcel of a visual universe characterized by excess that questions the very function of letter-writing.L’œuvre de Sylvia est hantée par la question de la représentation de soi ; ses poèmes, son roman autobiographique The Bell Jar, ses nouvelles, son journal et sa correspondance s’apparentent à autant de facettes d’un autoportrait diffracté à travers les différents miroirs que constituent ces genres littéraires. Cette démultiplication du mode autobiographique et des figures de soi semble avoir pour origine une ambivalence profonde face à la question de la représentation de soi, à la fois recherchée, car synonyme d’une forme d’intégrité psychique, et profondément redoutée car, figeant le sujet, elle pourrait s’avérer mortifère. Sa correspondance avec sa mère, aujourd’hui lisible dans son intégralité, s’apparente ainsi à un théâtre qui, loin de donner accès à une quelconque intériorité, construit un personnage, donne à voir pour mieux cacher. Descriptions minutieuses, dessins, coupure de presse et photographies participent de l’élaboration d’un univers visuel placé sous le signe de l’excès qui remet en question la fonction même de la correspondance