Le dépistage prénatal en France : quand l'histoire éclaire la réflexion éthique

Prenatal monitoring for normal pregnancies in France actually occurs in three different forms regarding the mother and the fetus : clinical, biological and ultrasonographic. The medicalisation of pregnancy is an illustration of how our society tends to be more and more medical. It questions health policy, particularly in perinatality. We think that medical practices and political decisions are tending towards normalization. This evolution raises ethical questions about the objectives and consequences of this prenatal health policy. What's the place for singularity ? We wish to demonstrate along this work how multiple factors transform medical practices and perinatal health policies, and how this evolution brings us to a deeper ethical reflection. In every part of our thesis, the historical aspects will help us to understand how the monitoring of pregnancy was implemented, influenced by the development of different techniques and social transformations. Then, we will discuss the ethical questions raised by these evolution. As midwife, we choose to focus on physiological pregnancy. Then, the distinction is im-portant between "prenatal screening" and "prenatal diagnosis", which concerns pathological pregnancies and has been subject of many studies and. The first two parts deal with ultrasonography and biology. Progress is huge. New practices come with new questions: new expectations appear with ultrasonography, so that tension and incomprehension are rising among parents and professionals; the increase of genetic and predictive tests give way to eugenic behaviour fears. In the end, we go further about notions of normality and pathology following Georges Canguilhem and we will challenge Western medicine, that became predictive, therefor giving way to an unspoken normalizationLa surveillance de la grossesse, aujourd'hui en France, allie trois dimensions clinique, biologique et échographique concernant la mère et le fœtus. La médicalisation de la société, illustrée par la médicalisation de la grossesse et de la naissance, questionne les choix en matière de politique de santé. Nous pensons que les pratiques médicales et les décisions sociétales, évoluent vers une normalisation. Le suivi de grossesse peut en être une illustration. Cette évolution suscite des questionnements éthiques quant aux objectifs et aux enjeux des politiques périnatales. Quelle place laisserons-nous à la singularité ? Nous souhaitons montrer, par ce travail, les différents facteurs qui transforment les pratiques médicales et les politiques de santé périnatale et comment cette évolution suscite une réflexion d'ordre éthique. Dans chaque partie, la dimension historique nous aidera, à comprendre comment s'est mis en place le suivi prénatal actuel, à la faveur des avancées scientifiques et techniques, mais aussi des transformations sociales, puis, nous évoquerons les questionnements éthiques suscités par cette évolution. Nous nous positionnons, en tant que sage-femme, notre réflexion sur le suivi prénatal des femmes présentant une grossesse de déroulement normal. Pour cela, la distinction est nécessaire entre "dépistage prénatal" et "diagnostic prénatal". Ce dernier concerne les grossesses pathologiques et fait l'objet de nombreux travaux. Dans les deux premières parties, nous évoquons les images du fœtus avec l'essor de l'échographie et les examens biologiques. Les évolutions techniques sont considérables. Les nouvelles pratiques apportent leur lot de nouveaux questionnements : l'échographie créé de nouvelles attentes, lieux de tension et d'incompréhension entre les attentes médicales et parentales ; les marqueurs sériques et tests génétiques favorisent une démarche prédictive, qui suscitent des craintes de dérives eugéniques. Nous finissons en approfondissant les notions de normalité et de pathologie avec Georges Canguilhem et en questionnant l'évolution de la médecine occidentale devenue prédictive au risque d'une normalisation silencieus