Le fil conducteur de ce volume d’écrits de Theodor W. Adorno est la couleur (Farbe), qui renvoie musicalement à la sonorité, au timbre (Klangfarbe). Il faut l’entendre à la fois comme ce qui lie la musique aux images, à la peinture, et comme une problématique compositionnelle apparue au xixe siècle et devenue centrale au xxe. D’un côté, la possible conjonction entre les arts, au risque de l’illustration ; de l’autre, le timbre comme un élément constructif, au même titre que les structures thématiques ou harmoniques. On comprend dès lors que Wagner occupe une place importante dans la réflexion adornienne, ayant revendiqué la réunion des arts dans le Gesamkunstwerk tout en développant le rôle des couleurs instrumentales dans son écriture orc...